13 avril 2017

LA PIETÀ PROFANÉE


Pietà aux graffitis de l'église Saint-Laurent, Paris


À l'église Saint-Laurent, près de la gare de l’Est à Paris, face à la chaire, se trouve une pietà. La Vierge tient Jésus, mort, sur ses genoux. (...) Elle l'aide dans sa mission, assiste à son supplice et puis, sur ses genoux, le voici sans vie : nous sommes bien étonnés devant ce Sauveur. N’aurait-il pas plus besoin de nous que nous de Lui ?
À Saint-Laurent, la statue du corps de Jésus est couverte de graffitis. Corps fragile, vulnérable, tagué comme une baraque de chantier, griffé comme les montants d’une pauvre étable ! Des noms, des initiales d’amoureux, des dates, des prières sont gravées à même le bois, sur le torse, sur les bras.
Sa chair est comme ces murs où s’exprime le besoin de laisser une trace, de soi, de ses amours, de ses délires. J’ai aimé cette statue abîmée, blessée. Elle est pour ainsi dire profanée, mais ces marques rappellent, à l’insu de leurs auteurs, que le Christ a choisi d’être vraiment marqué, ou habité de notre réalité. (...)
L’argile de son corps garde la mémoire des soins maternels et le nom de chacun de nous s’y imprime, pour toujours : la fresque de nos vies s’inscrit en sa chair, pour que nous puissions accueillir, en la nôtre, son action qui nous restaure.

Fr. Jean-François Bour, dominicain

Extrait de "Le Christ aux graffitis" 15/12/2016

avent.retraitedanslaville.org

*****

Seigneur, nous voici au seuil de la Semaine Sainte, la semaine de la manifestation de ton amour. Par Marie, apprends-moi à ouvrir mon cœur. Je veux voir, je veux te voir dans ta Parole et à travers les événements que je vivrai cette semaine. Permets que mon cœur et tout mon être soient touchés par toi. Ne permets pas que je réagisse par la peur, mais plutôt en confiance. Ne permets pas que je me mente à moi-même, mais que j'affronte avec douceur la vérité que tu m'offres à chaque instant.

Extrait de la méditation par Sabine Laxague, consacrée de Regnum Christi

catholique.org 08/04/2017


*****
" Il fallait bien qu'un visage réponde à tous les noms du monde,"  écrivait Paul Eluard. " C'est moi ", répond Jésus à ceux venus l'arrêter, venus le livrer. " C'est moi ", répond le corps outragé, humilié, supplicié de Jésus dans la chair de tous les humiliés, de tous les suppliciés, de tous ceux livrés aux mains des violents. Dans la chair de toutes les douleurs. Chacune a son visage. Chaque joie, sa force, chaque corps, chaque coeur qui crie, son espérance. En toute chair, à travers elle, quoi qu'elle subisse, quoi qu'on lui fasse, Jésus répond " c'est moi ". Il répond de chaque corps car il est Son corps. Il répond de chaque vie, car chaque vie est à lui.
" Avez-vous vu celui que mon coeur aime? ", supplie la Bien-Aimée du Cantique, qui partout le cherche et l'appelle. Chaque fibre de sa chair lancée dans sa quête éperdue, jusqu'au bout de ses forces, jusqu'au bout d'elle-même. Dialogue à distance à première vue, mais dialogue véritable en Lui, au plus intime d'elle. Comment décrire celui qu'elle porte en elle, celui qui la porte en Lui? " Voilà l'homme ", annonçait Pilate à la foule qui réclamait le sang de Jésus. Le voilà, sous l'arbre. Elle l'a reconnu. Elle peut alors le voir en chaque homme. En chaque pleur, en chaque rire, l'entendre répondre " je suis Roi ". L'entendre répondre en elle " Je suis avec toi. "

Méditation par Audrey
avent.retraitedanslaville.org 15/12/2016

Aucun commentaire: