15 avril 2017

LA FOI DANS L'ÉPREUVE



By Elanor Flamel


J'avais une foi tranquille issue de l'enfance. Lorsque j'ai appris la maladie de notre petite Thaïs âgée de deux ans, puis peu après, qu'Azylis que j'attendais alors, était atteinte du même mal, ma foi aurait pu voler en éclats. En décidant, avec Loïc, de refuser de nous interroger sur le pourquoi de la souffrance de notre enfant, j'ai pu résister à la révolte et au néant. Je voulais être présente auprès de Thaïs jusqu'à l'échéance ultime, alors j'ai accepté de ne pas pouvoir changer les choses. Était-ce de la sagesse ? Je pense que c'était surtout un instinct de survie pour ne pas sombrer psychiquement.
Ma relation à Dieu a alors évolué. Il m'a été donné de passer mystérieusement d'une foi confortable à une confiance inébranlable. Elle est devenue semblable à un petit enfant, avec la confiance que cela suppose. De ce lâcher-prise ont émergé des forces pour consentir à continuer à vivre pleinement.
La foi dans l'épreuve n'est ni une fuite, ni une consolation. Le croyant est tout aussi brisé que l'agnostique par la mort de son enfant. Si ma foi m'accompagne dans tous les gestes de ma vie, cela ne m'empêche pas de vivre humainement les épreuves. Je peux juste dire que grâce à ma foi, ma souffrance s'arrête à la limite du désespoir, et peut-être que j'aime mieux qu'avant. Chaque enfant est unique. Avec Azylis, nous vivons autre chose. Je crois que le plus difficile, c'est de ne pas savoir. Mais sa joie de vivre est tellement intense qu'elle nous donne envie d'avancer. Pour moi, la foi, c'est cela : vivre du mieux que l'on peut ce qui nous est donné aujourd'hui, et être dans la confiance pour demain. Parce que je sais qu'Il sait.

Anne-Dauphine Julliand, journaliste, auteur du livre Deux petits pas sur le sable mouillé (Arènes) et du film Les mistrals gagnants (2017).
Extrait des Cahiers Croire n° 284, novembre 2012.
croire.com

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La connaissance profonde de Dieu découle de la foi, et non pas l’inverse. C’est pourquoi la foi défie la logique humaine.
« Beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner ». Jésus savait qui croyait et ne croyait pas. Ce n’est donc pas Jésus qui les chasse, ils se détournent eux-mêmes de Jésus. Nous sommes libres sur ce chemin de la foi. Personne ne nous en exclut, c’est avant tout un désir personnel qui nous engage à croire intimement.

Extrait de la méditation a été écrite par Anne-Pauline et Frère Corentin Jarry, LC

catholique.org 06/05/2017

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