30 janvier 2017

UN MÊME FEU D'AMOUR






Dieu est un feu d'amour, et Il l'est pour les bons comme pour les méchants. Il y a toutefois une grande différence dans la façon dont les êtres reçoivent ce feu aimant.
Le même feu d'amour apporte la clarté à ceux qui répondent à l'amour par l'amour et brûle ceux qui répondent par la haine.
Le Paradis et l'enfer sont le même et unique Fleuve de Dieu, un feu d'amour qui embrasse et enveloppe tout de la même volonté bienveillante, sans différence ni discrimination. La même eau vivifiante est vie éternelle pour les fidèles et mort éternelle pour les infidèles ; elle est l'élément vital des premiers et l'instrument de suffocation éternelle des seconds ; le paradis des uns et l'enfer des autres.
Ne vous étonnez pas. Le fils qui aime son père est heureux dans ses bras, alors que l'accolade aimante du père sera un tourment pour son fils qui ne l'aime pas. C'est aussi pourquoi ceux qui nous détestent ressentent comme des charbons ardents sur leurs têtes l'amour que nous leur portons.
Saint Isaac le Syrien dit que «ceux qui souffrent en enfer souffrent d'être fouettés par l'amour... Il est tout à fait erroné de penser que les pécheurs en enfer sont privés de l'amour de Dieu. L'amour est un enfant de la connaissance de la vérité, et est indubitablement donné à tous de la même façon. Mais la puissance de l'amour agit de deux façons : il tourmente les pécheurs alors qu'il fait les délices de ceux qui ont vécu en accord avec lui» (Homélie 84).
Dieu est amour. Si nous croyons vraiment à cette vérité, nous savons que Dieu ne déteste jamais, ne punit jamais, ne se venge jamais.
Comme le dit l'abba Ammonas : «L'amour ne déteste personne, ne fait de reproche à personne, ne condamne personne, ne fait de peine à personne, n'exècre personne, ni les fidèles ni les infidèles, ni les étrangers ni les pécheurs ni les fornicateurs, ni les impurs, mais ce sont précisément les pécheurs, les faibles et les négligents qu'il aime davantage, pour lesquels il ressent de la peine, s'attriste et se lamente...».
(...) C'est là l'enfer : la négation de l'amour ; la haine en réponse à l'amour ; l'amertume à la vue de la joie innocente ; être entouré d'amour et avoir de la haine en son cœur. (...)
Dans la nouvelle vie éternelle, Dieu sera tout pour Ses créatures, non seulement pour les bons mais aussi pour les méchants, non seulement pour ceux qui l'aiment mais aussi pour ceux qui le haïssent.
Mais comment celui qui hait Dieu pourra-t-il supporter de tout recevoir des mains de Celui qu'il déteste ? 

Extrait de LE FLEUVE DE FEU 
Alexandre Kalomiros, 1931-1990, théologien orthodoxe grec 

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" L'amour de Dieu n'est pas une religion "

Saint Tugdual de Saint-Dolay

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