29 décembre 2016

CADEAU POUR L'HOMME, CADEAU POUR DIEU



Nativité, par Pauline Ohrel, sculptrice


Il faut toute l’audace, la culture et l’inspiration du père Pierre Teilhard de Chardin, pour révéler la puissance du cadeau qu’est Noël pour l’homme, pour le monde et, très mystérieusement, pour Dieu lui-même.
Les remarquables progrès de notre intelligence et de notre puissance nous font dominer notre planète et son évolution. Cette responsabilité nouvelle peut parfois être angoissante. Et si, par nos appétits et nos excès, nous en venions à détruire notre terre ?  (...) L’aventure humaine pourrait bien s’arrêter par notre faute.
Mais voici Noël : notre histoire ne peut plus échouer. En s’incarnant, Dieu s’y engage à nos côtés et nous en garantit la fin heureuse. Telle est l’espérance authentiquement chrétienne que Noël fait naître, le cadeau essentiel qui nous est offert. Toutefois, cette certitude de succès final découle d’un acte de foi, et laisse donc subsister l’anxiété propre à notre condition humaine.
(...) Teilhard reprend l’affirmation d’Irénée de Lyon au IIIe siècle : « Dieu devient ce que nous sommes, pour nous permettre de devenir ce qu’Il est. »
Encore plus décapant : Teilhard affirme que Noël transforme la nature même de Dieu, lequel trouve la plénitude de sa gloire en nous divinisant à travers le Christ. Dieu intervient pour mettre dans l’humanité ce qu’aucune évolution n’aurait jamais pu y mettre, c’est-à-dire la personne même de Dieu.
Noël a été pensé, voulu et préparé par Dieu dès l’aube de l’univers : « Dieu n’a pas voulu isolément le soleil, la terre, les plantes, l’homme. Il a voulu son Christ et, pour l’avoir, Il a du créer le monde spirituel, et notamment les hommes sur qui germerait le Christ. Et pour avoir l’homme, il a du lancer l’énorme mouvement de la vie. Les prodigieuses durées qui précèdent le premier Noël ne sont pas vides du Christ, mais pénétrées de son influx puissant. Il ne fallait pas moins que les labeurs effrayants et anonymes de l’homme primitif, et la longue beauté égyptienne, et l’attente inquiète d’Israël, et le parfum des mystiques orientales, et la sagesse des Grecs, pour que, sur la tige de Jessé et de l’humanité, la fleur pût éclore. Quand le Christ apparut entre les bras de Marie, il venait de soulever le monde ». 

Étienne Prache, association des Amis de Teilhard de Chardin
Réflexion sur: Mon Univers, 1924, by Père Pierre Teilhard de Chardin, théologien catholique 
seraphim-marc-elie.fr

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