La tendresse est l’expression de l’amour de Dieu. Or même les athées ont besoin de tendresse. On peut y voir chez eux une quête de transcendance. Toutes les aspirations profondes de vérité, de justice, de paix, de bonheur qui habitent l’être humain ont été déposées par Dieu dans les cœurs, et c’est l’Esprit Saint qui agit en nous pour nous donner envie de les mettre en application. C’est pour cela que l’Église a toujours eu un message à vocation universelle. Nous, en tant que chrétiens, sommes donc appelés à rejoindre les autres dans ce qui les habite car c’est la même essence qui est en nous tous.
La tendresse de Dieu est à chaque page du Nouveau Testament. Elle est en revanche parfois plus difficile à voir dans l’Ancien Testament.
La logique du Dieu violent de l’Ancien Testament contre le Dieu gentil du Nouveau Testament n’est vraiment pas la réalité des textes, même s’il est clair que l’on trouve des actes de violence dans l’Ancien qu’on ne retrouvent pas dans le Nouveau. Mais la révélation est progressive et à ce titre on ne peut pas attendre du prophète Jérémie qu’il dise la même chose que Jésus. L’humanité n’est tout simplement pas prête. La Bible est un cheminement, et nous aussi nous sommes en cheminement pour découvrir qui est Dieu. Par exemple, le prophète Élie (...) part au désert où il a la révélation de Dieu qui n’est « ni dans l’ouragan ni dans la tempête mais dans la brise légère ». (1 Rois 19) Comme tout croyant, Élie a un parcours dans sa découverte de Dieu.
Non seulement les croyants ont une progression mais l’humanité aussi. Le projet de Dieu est dans la fidélité, pas nécessairement dans les actes de son peuple. Les événements vécus par le peuple sont aussi réinterprétés en fonction de la mentalité de l’époque. Je ne nie pas la violence de certaines pages de la Bible, mais il faut les lire avec un esprit historico-critique et en discuter le contexte pour être plus proche de la vérité de Dieu. Si l’on s’interdit cette relecture historico-critique on tombe dans le fondamentalisme.
P. Ludovic Frère, recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Laus et vicaire général du diocèse de Gap et d’Embrun.
Extrait de l'interview d'aleteia.org " La tendresse " - 2ème partie
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