20 juillet 2016

LE PROFANE ET LE SACRÉ


"Regards d'artistes" , www.cathedrale-chartres.org

Le temps des vacances devrait nous inciter à la contemplation gratuite du monde à l'entour. Cela suppose de savoir s'arrêter. (...) Les choses ne se dévoilent pas si spontanément à nos yeux. (...) On dit souvent qu'à notre époque sécularisée, Dieu n'est plus évident. Les manifestations explicitement religieuses se font rares. Les signes de la présence de Dieu se font ténus. N'est-ce pas une invitation à chercher en profondeur ?
Le Père Teilhard de Chardin (1881-1955) écrivait: "Rien n'est profane à qui sait voir". Lui qui était géologue et paléontologue, formé à la rigueur des sciences, avait appris à regarder les pierres, à en identifier la provenance, étudier leur composition, distinguer les outils, les dater... Il avait appris à observer. Mais son observation l'avait conduit au-delà de la connaissance objective des choses que donne la science, vers une capacité à entrer en communion avec elles.
Il nous faut donc apprendre patiemment à porter sur le monde un regard qui n'est plus seulement utilitaire. Le "profane" est ce qu'il est possible de manipuler, de ramener à soi, de posséder pour soi-même.  Le "sacré" n'est pas seulement l'étrange, l'énigmatique, le mystérieux, ce qui échappe à notre emprise. C'est plus essentiellement ce qui nous fait sortir de nous-mêmes, ce qui nous met au diapason de Dieu créateur. Une attitude contemplative laisse la porte ouverte à une possible révélation de Dieu, à son irruption dans la profanité du monde.

P. François Euvé, jésuite, théologien, physicien
Extrait de " Dieu en toutes choses "
panorama-spiritualité.fr

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