Heureux les artisans de paix ! La phrase est entendue.
Au point que l’on oublie que la paix, dont cette Béatitude nous fait les artisans, n’est pas celle qu’on se fiche, entre voisins qui s’ignorent, mais celle qu’on fait, entre frères. C’est là, comme on dit, tout un art… Car, au fait, qu’est-ce qu’un artisan ?
L’artisan est un homme qui donne à la matière une forme. Sous ses gestes experts, le bois devient charpente ou meuble. Le savoir-faire du boulanger donne à la farine, à l’eau, au levain la forme qu’on sait. Et le tigre, matière vivante, autrement résistante, attend son dompteur.
Par le soin qu’il prend de la matière qu’il travaille, l’artisan possède davantage qu’une simple technique. Son savoir-faire est bien souvent un « savoir-ne-pas-faire » : le sculpteur de canne écoute le bois qu’il travaille, afin que le coup porté, s’il rencontre un nœud, ne la brise pas. La machine n’a pas cette patience. Il faut retenir le geste, et ne pas ouvrir sans cesse le four quand le pain cuit.
Le « savoir-ne-pas-faire », l’art de l’artisan, est aussi un « ne-pas-savoir, pour faire » : le dompteur ne peut se reposer sur ses acquis, car son tigre, pour être sien, n’en reste pas moins sauvage.
Pas d’artisan sans l’attention qu’on prête. C’est en ceci précisément que nous sommes artisans de paix : la matière à laquelle donner la forme de la paix, c’est le monde tel qu’il est. Le monde est cette matière fragile et vivante, qu’un geste hasardeux suffit à briser ou affoler. Nous sommes artisans, les mains à la pâte, parce que la paix n’est pas une simple déclaration de bonne intention. La paix n’est pas, contrairement à la guerre, quelque chose qu’on déclare. C’est quelque chose qu’on fait. L’art commence là : les conflits de notre monde ne sont jamais que l’occasion de remonter ses manches.
Martin Steffens, essayiste, enseigne la philosophie en khâgne
cité par seraphim-marc-elie.f
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Apprends-nous à changer notre regard.
Ouvre nos yeux sur les réalités de notre monde pour que nous les voyions, pour que nous ne les méprisions pas, pour que nous les accueillions comme un rendez-vous de Dieu.
Apprends-nous à changer notre regard sur les certitudes qui nous enferment, sur les valeurs qui nous rassurent, sur les autres que nous verrouillons dans nos jugements tout faits.
Donne-nous de savoir apporter, de savoir recevoir, de savoir demander, de savoir dire à l'autre le besoin qu'on a de lui.
Apprends-nous à entrer dans l'avenir non pas à reculons comme des nostalgiques, mais comme dans un avenir où Dieu nous attend, où il est déjà un visage.
Apprends-nous à écouter, à reconnaître les besoins de l'autre comme les paroles de Dieu et à ne pas avoir peur de l'inconnu qui est le visage de Dieu qui vient.
Anonyme
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