23 avril 2016

EXPÉRIENCE DE LA MISERICORDE


" Va et ne pèche plus! "

Pour faire l’expérience de la miséricorde, beaucoup pensent que cela va se faire en dehors de leur péché, ou malgré lui. Or, pour expérimenter la miséricorde, il faut la rejoindre dans les bas-fonds de notre misère. Autrement dit, la découverte de la miséricorde est dans un premier temps extrêmement crucifiante, car elle ne peut pas faire fi de l’expérience de notre misère crasse, de la noirceur ! Alors dans mon beau miroir éclate tout idéal du moi. Et selon le Curé d’Ars, si Jésus nous donnait en vérité à voir notre misère, on en mourrait de désespoir.
Il faut avoir l’humilité de se laisser aimer, et sauver, par un autre. (...) Nous sommes tellement dans une mentalité techniciste, de self-made-man, qu’il est tentant pour les chrétiens de tomber dans le piège de vouloir faire leur salut eux-mêmes. Ce qui blesse le plus le cœur de Dieu, c’est le manque de confiance. Quand je tombe, que j’ai eu un mot plus haut que l’autre avec mon épouse, avec mes enfants, etc., le péché m’humilie. Est-ce que je ressasse ? Est-ce que je cultive la tristesse sur mon péché ou est-ce que je tombe encore plus bas que mon péché, dans les bras de la miséricorde ? À ce moment-là, il y a une grâce extraordinaire qui se produit, très douce, une sorte de renaissance, qui est joie et douleur en même temps.
C’est là que s’atteste un vrai discours sur la miséricorde. Quand il n’y a pas les mots « croix », « souffrance » mêlés, paradoxalement, à une immense joie – celle de se savoir aimé –, c’est une fausse conception de la miséricorde. (...) Une conception de la miséricorde qui tait la vérité sur le péché, une miséricorde qui tait l’appel à la conversion et au changement de vie, est non seulement une réduction de la divine miséricorde, mais un total détournement de sens.
L’authentique miséricorde ne peut jamais être déconnectée de la loi morale. Elle ne peut jamais décider qu’un moindre mal devienne un bien, qu’une situation de péché soit considérée comme un état de grâce. (...) Lorsqu’on affirme que Dieu, dans son infinie miséricorde, nous aime tels que nous sommes, avec toutes nos misères, c’est tout à fait vrai… mais son amour ne pourra jamais béatifier notre péché.
En fait, il nous faut absolument revoir nos catégories quand nous nous considérons l’échec de l’œuvre d’amour de Dieu. Il faut l’Esprit Saint pour comprendre ces choses ! (...)

Père Joël Guibert, écrivain, prédicateur du diocèse de Toulouse 
Extrait de " La divine miséricorde nous transforme " 29/03/2016
famillechretienne.fr

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Un vieil Indien très sage enseignait à son petit-fils d’importantes leçons de vie :
En chacun de nous se déroule une bataille qui ressemble beaucoup à une bataille entre deux loups. L’un d’eux représente le mal : il est animé par l’envie, la jalousie, les remords, l’égoïsme, l’ambition, le mensonge… L’autre loup incarne le bien : il défend la paix, l’amour, l’espérance, la vérité, la bonté, la fidélité.
Ému par les paroles de son grand-père, l’enfant resta songeur pendant quelques instants, puis demanda : « Et des deux loups, lequel gagne finalement ? ».
Avec un léger sourire, le sage répondit : « Gagne toujours celui que tu nourris ».

Incrivel Club
aleteia.org 31/03/2016

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