14 avril 2016

CROIRE DANS UN MONDE SÉCULARISÉ



"Il crut la Parole qui lui avait été  dite et se mit en route"


L’Église n’est pas une communauté de parfaits mais de disciples en chemin, qui suivent le Seigneur parce qu’ils reconnaissent qu’ils sont pécheurs et qu’ils ont besoin de son pardon. La vie chrétienne est donc une école d’humilité qui nous ouvre à la grâce.
Un tel comportement n’est pas compris de ceux qui ont la présomption de se croire « justes » et de se croire meilleurs que les autres. La suffisance et l’orgueil ne permettent pas de reconnaître que l’on a besoin du salut et elles empêchent même de voir le visage miséricordieux de Dieu et d’agir avec miséricorde. Elles sont un mur. La suffisance et l’orgueil sont un mur qui empêche la relation avec Dieu. Et pourtant, la mission de Jésus est précisément celle-ci : venir à la recherche de chacun de nous pour guérir nos blessures et nous appeler à le suivre par amour. Il le dit clairement : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades ».

Le pape François, extrait de la catéchèse 
zenit.org 13/04/2016

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Il faut prendre en compte la non évidence de la foi. Ce ne sont plus les contenus religieux qui sont visés désormais, mais le fait même de croire en Dieu. C’est un des effets de la sécularisation que de ne plus reconnaître de pertinence de l’acte de foi – quitte à se montrer plus ou moins tolérant quant aux comportements rituels considérés éventuellement comme des résidus d’une mentalité archaïque.  
Face au mal omniprésent, le pasteur protestant Dietrich Bonhoeffer, qui vécut au temps du nazisme et mourut de son opposition à cette idéologie païenne, écrivait en effet : "Il nous faut vivre en ce monde comme si Dieu n’existait pas".
"Cette façon de vivre se révèle encore plus destructrice, car elle porte à l’indifférence envers la foi et la question de Dieu" soulignait Benoît XVI (catéchèse du 14 novembre 2012).
On comprend dès lors que le témoignage de foi soit plus important que la doctrine. (...) Certains privilégient le témoignage par la parole. D’autres, proches de l’Action catholique, mettent en avant les actes posés au nom de la foi, particulièrement en termes de solidarité avec les pauvres. (...)
C’est désormais dans toutes les régions du monde qu’il faut proclamer la Bonne Nouvelle à frais nouveaux, mais à condition de l’adapter aux cultures spécifiques de chaque aire. (...)
De façon apparemment paradoxale, ce contexte de sécularisation extrême de l’Occident voit apparaître des quêtes spirituelles sinon nouvelles, en tout cas inédites par leur ampleur. Ainsi a-t-on connu la mode des mystiques "exotiques", la séduction des sagesses orientales puis du New Age.
Plus récemment, c’est l’islam qui, en Occident, est venu sur le devant de la scène. Aujourd’hui, la croissance formidable du mouvement évangélique à l’échelle de tous les continents (environ 500 millions de fidèles à ce jour, dont un très grand nombre issu des Églises "historiques", tant protestante que catholique et orthodoxe) constitue un phénomène qu’il n’est pas possible d’ignorer. (...) Tous ces mouvements ont des points communs qu’il importe de prendre au sérieux. Ils se situent en réaction à la sécularisation ; beaucoup de gens refusent que Dieu soit tout simplement évincé de l’existence. (...)
Un dernier trait enfin, qui résulte du constat précédent : il est urgent, pour annoncer la foi – et donc d’abord pour la vivre ! – dans un univers sécularisé, de retrouver la place du corps dans la vie spirituelle, tant celui-ci semble avoir été délaissé – pour ne pas dire brimé – par un activisme militant ou un intellectualisme désincarné de la part des chrétiens lors des décennies passées. (...) Le cardinal Jean-Louis Tauran déclarait en 2008 : "Hier après-midi, une pensée m’est venue et elle m’a pétrifié. Je la partage avec vous tout simplement : je me demande si la plus grande difficulté à laquelle le christianisme se heurte dans ses efforts d’évangélisation et de transmission de la foi n’est pas de devoir constater que la plupart de nos contemporains n’éprouvent aucun besoin d’être sauvés. L’idée que chacun de nous ait besoin d’un Sauveur leur est tout à fait étrangère ! "
L’autre citation est de Benoît XVI, et elle tout aussi saisissante : "Peut-être aujourd’hui de nombreuses personnes refusent-elles la foi simplement parce que la vie éternelle ne leur semble pas quelque chose de désirable. Ils ne veulent nullement la vie éternelle, mais la vie présente, et la foi en la vie éternelle semble, dans ce but, plutôt un obstacle."
Que répondrons-nous ? Que dirons-nous et que vivrons-nous du Christ, pour que notre monde en vive ? 

P. Michel Kubler, auteur de Petit parcours de foi (éd. Bayard, 2014). 
croire.com 17/10/2015

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Remplaçons foi par confiance et une confiance sans preuve aucune, la foi n'est fondée que sur elle-même et sur l'expérience que nous pouvons faire de ce que cette confiance en Jésus produit dans nos vies. La foi est une expérience de vie à vivre, c'est rude pour tous ceux qui fondent leur foi sur la religion et ses pratiques. En fait l'enjeu est bien de croire qu'Il est vivant et présent à tous si nous voulons bien engager notre liberté à sa suite, à son écoute dans les évangiles et dans la prière, lui parlant comme un ami parle à un ami. Quant aux doutes, il faut les identifier, les nommer, les reconnaître et les confier à notre ami, ils nous aident à creuser plus profond notre confiance. Reste le suaire, tant qu'on ne m'aura pas expliqué comment un humain a pu produire ce linge, je croirai qu'il est une preuve indémontrable de la résurrection; il n'y aura jamais de preuve de la résurrection car alors il n'y a plus de foi possible, nous serions dans la certitude et notre liberté n'aurait plus à s'engager

Commentaire de Jean-Pierre  17 octobre 2015
croire.com

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Tout homme qui a la foi est un ressuscité ; et si nous sommes attentifs nous comprendrons qu'il y a des morts plus affreuses que celle de Lazare : tout homme qui pèche meurt. La mort corporelle, tout homme la craint ; mais il en est peu qui craignent la mort de l'âme. Ah, si nous pouvions réveiller les hommes de leur apathie et nous réveiller avec eux pour aimer la vie éternelle avec autant d'ardeur qu'ils aiment cette vie fugitive !

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église 
Extrait du sermon sur l'évangile de Jean "Résurrection de Lazare"
levangileauquotidien.org 09/03/2016



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