« J’avoue : j’ai du mal avec le jeûne... J’arrive bien à supprimer le petit verre de vin du midi, ou le sucre dans mon café... Mais pour une mère de famille (gourmande, en plus), qui passe en partie sa vie dans la cuisine, difficile de prendre un seul repas dans la journée sans grignoter en dehors, ou de jeûner au pain et à l’eau. (...) Qu’à cela ne tienne, je mise sur d’autres formes de pénitence En tâchant de rester modeste dans mes choix, pour pouvoir les tenir - qui trop embrasse mal étreint - et de leur donner du sens. Une résolution me plaît bien : le « zéro bague » ; du premier au dernier jour du carême, je ne garde que mon alliance et mon dizainier. Mes mains me rappellent alors fréquemment qu’« ah, oui, c’est le carême », et me ramènent à l’essentiel (...). Un petit acte de dépouillement pas compliqué (il y en a d’autres du même genre), qui me décentre de moi pour me centrer sur Dieu.
Car voilà la vraie question : comment profiter du carême pour se (re)centrer sur le Christ et approfondir sa relation avec Lui ?
Chaque année, je choisis de me nourrir davantage des deux nourritures de la vie chrétienne que sont sa Parole et son Corps. Pour commencer, je prends la résolution de lire chaque soir les textes liturgiques du lendemain, dans mon lit, avant d’éteindre la lumière. Un régime bénéfique : la Parole de Dieu n’est pas une parole ordinaire, mais un guide, une force, qui éclaire et transforme. Surtout si on l’associe à l’Eucharistie. (...)
Puiser à ces deux sources fait grandir la charité. Au soir de cette vie, c’est sur elle que nous serons jugés, a dit saint Jean de la Croix (et pas sur l’ascèse, ni même la foi ou l’espérance, comme le dit aussi saint Paul). Dans ce domaine, pas besoin d’aller chercher bien loin : la charité commence à la maison, avec les enfants ou le conjoint, ou dans le quartier et au bureau, avec les voisins et les collègues. N’ayant pas l’étoffe (ni la vocation) d’un Maximilien Kolbe (qui a donné sa vie pour son prochain), je parie déjà sur de petits actes simples : sourire ou parole gentille donnés alors qu’on sent la fatigue ou qu’on n’a pas le moral ; réplique qu’on garde face à une phrase blessante ; petite attention délicate (« Chéri(e), veux-tu une tasse de café ? ») à travers laquelle on cherche à « s’oublier pour faire plaisir aux autres », comme disait sainte Thérèse. Multiplier de tels actes permet de trouver le Christ, présent en chacun de nos frères. Le carême peut alors aider à prendre de bonnes habitudes que l’on pourra garder par la suite. »
Extraits de "Le carême, mes résolutions et moi".
Par Élisabeth de Baudoüin
17/02/2012
famillechretienne.fr
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