7 février 2016

RAPPROCHER CHRÉTIENS ET MUSULMANS



Croix érigée dans le désert en Irak
Dieu a certainement des plans salutaires pour tous les êtres humains, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans et même athées. À titre personnel, je vois la Croix plantée en terre sur le Golgotha, dans cette réalité sauvage mais aussi élevée vers le Ciel car nous recevons notre force de Dieu. Mais en même temps, les deux bras de la Croix font que l’on doit aller dans les quatre coins du monde pour embrasser l’humanité et porter la Bonne Nouvelle, l’Amour du Christ, l’amour de la Résurrection. J’ai des amis musulmans qui commencent à quitter l’islam car ils réalisent que l’on ne peut pas vivre dans la violence. Il y a de nombreux musulmans qui sont des personnes profondément bonnes et qui se rendent compte que c’est ensemble que nous pourrons vaincre le terrorisme et l’obscurantisme qui laissent les croyants emprisonnés dans des textes très anciens qui ne peuvent plus être appliqués dans notre contexte moderne.
(...) Les fidèles prient et chantent pour la Vierge Marie et ensuite vont dormir. Je crois que, et ceci est également valable pour l’Europe, c’est la Vierge Marie qui nous sauvera die [par son intercession]. Il faut la supplier, prier le chapelet, affirmer que nous sommes chrétiens, que nous croyons en un Dieu Amour, et ne pas en avoir honte. Les terroristes n’ont pas honte de tuer les gens, alors pourquoi aurions nous honte de prier pour eux et de les aimer ?

P. Najeeb Michaeel, dominicain irakien réfugié à Erbil
Extrait de la conférence en soutien aux chrétiens d'Orient le 02/02/2016
aleteia.org

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P. Andrea Santoro en Turquie (1945-2006)
Le « désir » du père Andrea Santoro était de « rapprocher » « deux mondes éloignés » : ceux des chrétiens et des musulmans.
« Les musulmans  ont besoin de nous, disait le père Santoro, de notre sens universel de la considération de l’homme, de la foi, mais nous aussi nous avons besoin d’eux pour ne pas mourir de bien-être, de matérialisme, de progrès vide, illusoire… ».
Il ne parlait pas tant de rapprochement culturel, mais plutôt d’un rapprochement entre les religions, mais pas pour croire aux mêmes choses. Il disait en effet : « Le dialogue, ce n’est pas quand nous disons les mêmes choses ; nous pouvons dire des choses différentes et nous ouvrir l’un à l’autre, saisir le positif, l’amour envers l’unique Dieu, envers les hommes, ensemble, comme humanité. »
Il était en avance sur les temps dans ce qu’il disait et son témoignage est très utile aujourd’hui. Par exemple, en l’an 2000 il disait déjà : « Je voudrais puiser et remettre un peu de cette lumière antique et en même temps donner à ce lieu, à cette lumière un peu d’oxygène pour qu’elle brille davantage. » 
Le père Santoro était « toujours » très attentif « envers ceux qui étaient les plus éloignés de Dieu. Il disait : « Je dois aller aux croisements des routes, comme dit Jésus ; je dois y aller pour rassembler tout le monde, les plus éloignés, les exclus, pour qu’ils puissent s’habiller de blanc. » Cette attention signifie non seulement pardonner, mais se mettre dans une attitude d’accueil total face à ceux qui commettent le mal, face à ceux qui ne veulent pas de cette attitude de proximité, de fraternité, d’amour. Et il ne ferma jamais la porte à quiconque ! 
La vie du père Andrea incarne en quelque sorte « la culture de la rencontre » dont parle le pape François. « Une rencontre faite vraiment de sentiments, de volonté, d’amour et d’accueil, une vraie rencontre de l’autre à qui il demandait d’avoir la même attitude envers nous, non pas pour revendiquer quelque chose, mais parce que sans amour réciproque il est difficile d’avoir ensuite la paix. »

Père Andrea Santoro (1945-2006) : rapprocher les chrétiens et les musulmans, deux mondes éloignés
Extrait du dicours de sa sœur Maddalena Santoro en Turquie, à l’antenne de Radio Vatican
zenit.org 05/02/2016

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Être apôtre, par quel moyen ? (...) Les laïcs doivent être apôtres envers tous ceux qu'ils peuvent atteindre : leurs proches et leurs amis, mais non eux seuls ; la charité n'a rien d'étroit, elle embrasse tous ceux qu'embrasse le Cœur de Jésus. 
Par quel moyen ? Par les meilleurs, étant donnés ceux auxquels ils s'adressent : avec tous ceux avec qui ils sont en rapport, sans exception, par la bonté, la tendresse, l'affection fraternelle, l'exemple de la vertu, par l'humilité et la douceur toujours attrayantes et si chrétiennes. Avec certains sans leur dire jamais un mot de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, étant un tendre frère et priant. Avec d'autres en parlant de Dieu dans la mesure qu'ils peuvent porter ; dès qu'ils en sont à la pensée de rechercher la vérité par l'étude de la religion, en les mettant en rapports avec un prêtre très bien choisi et capable de leur faire du bien. Surtout voir en tout humain un frère.

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara 
Extrait d'une lettre à Joseph Hours, 3 mai 1912 

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