4 septembre 2015

DE QUOI AVONS-NOUS FAIM ?






Je n’aime pas le poisson. Pour un pêcheur, le comble. Mais au bord du lac, on n’avait pas le choix. Un jour, tout a changé. Un homme est arrivé nous embarquant avec lui. Tout, à sa suite, avait une nouvelle saveur. Qu’importe ce que l’on mangeait, ce sont ses paroles qui nourrissaient. Combien de repas improvisés sur le lac, chez les uns et les autres, là où l’on nous recevait. Et puis, un dernier soir, il y eut ce repas, un peu de pain, du vin. Et le Maître de les bénir : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. » 
Alors, quand il est revenu, au milieu de nous à Jérusalem, pas étonnant qu’il voulût encore manger. Le goût du poisson lui rappelait cela : les filets abandonnés au jour de notre appel, les foules nombreuses nourries avec si peu, les repas pris ensemble sur le bord de la route. Manger, pour faire mémoire des événements passés. Mais manger avec lui, car il était bien là. Manger, pour poursuivre avec lui le chemin. Et pourtant, peu après, nous ne le revîmes plus.
Avait-il vraiment faim ? Sans doute, mais pas de poisson ni de pain. Je le compris ensuite. Il avait faim de nous. Faim de nous faire comprendre les signes qu’il posait. Faim que nous sortions de l’incrédulité. Jésus avait faim de notre foi. 
Depuis le poisson n’a plus le même goût. J’en mange parfois debout, pressé sur le chemin, où je clame sans cesse la nouvelle joyeuse. Je repense à mon Maître, à toute sa saveur. J’ai faim de le revoir, au banquet éternel. 

Frère Franck Dubois, dominicain
Couvent de Lille
Méditation sur Luc 24, 33-49
«Avez-vous ici quelque chose à manger ?»
Signe dans la Bible 31/07/2015

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(...) Jésus ne néglige pas la nourriture matérielle, les aliments dont nous avons besoin pour vivre. Et de fait l’Église enseigne que les hommes doivent s’organiser pour qu’il puisse y avoir une juste répartition des richesses, et que chacun doit avoir de quoi se nourrir. Mais Jésus sait qu’il est facile pour l’homme de penser que cela est la seule nourriture dont il ait besoin. Or cela n’est pas le cas. Encore plus importante que la nourriture matérielle, est, dit Jésus, la nourriture spirituelle, celle qui vient du Ciel.
Tout homme qui réfléchit un peu sur sa vie se rend bien compte que les choses matérielles ne peuvent pas combler la soif qu’il a dans son cœur, le désir de quelque chose de plus grand. Nous avons été créés par Dieu, et c’est seulement en lui que nous pourrons trouver le repos, comme disait saint Augustin. Voilà pourquoi Jésus se donne en nourriture, car il est le seul qui puisse combler la faim et la soif de notre âme. La Parole de Dieu et l’Eucharistie sont les deux meilleurs moyens de nourrir notre âme. (...)

Extraits de la méditation écrite par Frère Jean Marie Fornerod, LC
catholique.org 02/08/2015

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