4 juin 2015

LA GRÂCE DE LA RENCONTRE





« Dans notre vie, aujourd’hui comme à l’époque de Jésus, tout commence par une rencontre », a dit le Pape le 7 mars 2015,  Place Saint-Pierre. En citant quelques exemples de la rencontre des disciples avec Jésus, il a affirmé que cette rencontre « venait avant tout de la Grâce ». « Voici la découverte décisive pour saint Paul, pour saint Augustin et pour de nombreux autres saints : Jésus Christ est toujours le premier … il nous attend, Jésus Christ nous précède toujours ; au moment où nous arrivons, Lui nous attendait déjà. Il est comme la fleur de l’amandier : c’est l’arbre qui fleurit le premier et qui annonce le printemps ».
La « dynamique de la rencontre qui suscite l’émerveillement et l’adhésion » ne peut pas être comprise «  sans la miséricorde », a expliqué le pape.
Et il a ajouté ces paroles paradoxales : « le lieu privilégié de la rencontre avec Jésus Christ est mon péché. C’est grâce à cette étreinte de miséricorde que l’on a envie de répondre et de changer et qu’une vie différente peut en jaillir ».
Pour rencontrer Jésus, le chrétien ne doit pas faire un « effort titanique, volontariste », « une sorte de défi solitaire face au monde ». « La morale chrétienne, c’est tout autre chose. La morale chrétienne est une réponse, c’est la réponse émue face à une miséricorde surprenante, imprévisible, « injuste » même, selon les critères humains, de Quelqu’un qui me connaît, qui connaît mes trahisons et m’aime quand même, m’estime, m’embrasse, m’appelle à nouveau, espère en moi, est dans l’attente de mon être, a continué le pape François. La morale chrétienne, ce n’est pas ne jamais tomber, mais c’est se relever toujours grâce à Sa main qui nous prend ».

Rapport sur l'homélie du pape François sur la grâce de la rencontre 
zenit.org 01/06/2015

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"Jésus, fils de David, aie pitié de moi!"
Aujourd'hui, le Christ vient à notre rencontre. Nous sommes tous Bartimée: cet aveugle dont Jésus a traversé le chemin et qui bondit en criant jusqu'à ce que Jésus fasse attention à lui. Nous avons peut-être un nom un peu plus charmant…mais notre faiblesse (morale) est la même que la cécité qui afflige notre personnage. Nous non plus nous n'arrivons pas à voir que le Christ vit dans nos frères et c'est pour cela que nous les traitons comme nous les traitons. Peut-être n'arrivons nous plus à voir dans les injustices sociales, dans les structures du péché, un appel qui blesse nos yeux par un compromis social. Nous ne voyons peut-être pas qu'«il y a plus de joie à donner qu'à recevoir», qu'«Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis» (Jn 15,13). Ce qui est limpide, nous le voyons flou: les mirages du monde nous conduisent à la frustration, et les paradoxes de l'Evangile, après l'épreuve, donnent du fruit, un accomplissement et la vie. Nous sommes vraiment des mal voyants, non pas par euphémisme mais vraiment: notre volonté affaiblie par le péché brouille la vérité dans notre intelligence et nous choisissons ce qui ne nous convient pas.
La solution: c'est crier, c'est-à-dire, prier humblement et dire «Fils de David, aie pitié de moi!» (Mc 10,48). Et plus on t'interpelle, on te décourage ou tu te décourages, plus il faut crier: «Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle» (Mc 10,48). Crier qui est aussi demander: «Rabbouni, que je voie» (Mc 10,51). Solution: donner, faire comme lui, un saut dans la foi, croire au-délà de nos certitudes, faire confiance à Celui qui nous a aimé, qui nous a créé et qui est venu pour nous sauver et qui est resté avec nous dans l'Eucharistie.
Le Pape Jean-Paul II nous le disait à travers sa vie: ses longues heures de méditation — si nombreuses que son secrétaire disait qu'il priait “beaucoup trop” — nous disent que «celui qui prie change le cours de l'histoire».

Abbé Ramón LOYOLA Paternina LC (Barcelone, Espagne)
extrait de la méditation sur Mc 10,46-52
evageli.net

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