[Le pape] déclare : « L’heure est arrivée de réaliser que [la] joyeuse superficialité nous a peu servi ».
« Joyeuse superficialité ». Cette expression, je la reçois donc comme une claque. Ne touche-t-elle pas nos refus d’oser aller à contre-courant de réflexes insouciants ? Pas seulement pour adopter des relations saines avec la création, mais aussi des relations justes avec les autres ! Le pape dit même qu’une « écologie intégrale est faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme ». Cela me rappelle la première fois que je suis venu sur un tournage de la messe télévisée. C’était il y a 10 ans. Un électricien déployait une de ces grosses bobines de câble dont on a besoin sur les tournages. Je l’ai salué en arrivant. Il me disait qu’il aimait travailler sur les directs de la messe télévisée. Je lui ai demandé pourquoi, et il m’a répondu : « Parce que là, au moins, on nous dit bonjour ».
La joyeuse superficialité nous a peu servi, dit le pape François. Il parle des comportements qui recentrent chacun de nous sur lui-même et sur ses propres intérêts. Ces comportements qui nous coupent de notre terre, notre « maison commune », et de nos frères et sœurs.
Saurons-nous substituer à cette « joyeuse superficialité » une « responsable reconnaissance » ? Qu’as-tu fait de ton monde ? Qu’as-tu fait pour ton frère ? Qu’as-tu fait avec ton Dieu ? Comment respectes-tu la vie ? Sais-tu reconnaître les dons du Créateur ?
Fr. Philippe Jaillot, dominicain, producteur du Jour du Seigneur
extrait du blog du 19/06/2015 " Joyeuse superficialité"
Commentaire sur l'encyclique " Laudato si' "
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