(...) "Mon but est d’offrir un peu de la lumière de mon cœur à ceux qui ne peuvent pas voir celle de l’extérieur. Aider les personnes aveugles ou malvoyantes n’est pas une corvée, mais un enrichissement personnel. C’est une expérience très belle qui fait grandir l’estime de soi. Être hospitalière, cela veut dire être toujours libre pour servir les autres. Je leur apporte mes jambes et mes yeux ; eux en retour me donnent leur reconnaissance et leur gratitude. À Lourdes, la relation qui se construit avec les personnes aveugles ou malvoyantes est une relation donnant-donnant. Chacun donne et reçoit en retour. Nous avons tous besoin les uns des autres, y compris les valides ! "
Esther, jeune hospitalière de 18 ans
*
Voyant, malvoyant : peu importe. À Lourdes, la frontière entre la maladie et la validité n’est jamais définitive. À preuve, parmi les hospitaliers, certains sont eux-mêmes malvoyants ou atteints de handicaps mentaux ou physiques. Chacun cherche la même lumière surnaturelle. (...) Un brancardier malvoyant témoigne : "Pour moi, l’hospitalité est comme une grande famille. Venir à Lourdes comme hospitalier et malvoyant est quelque chose de très gratifiant. Si toutes les personnes en voitures bleues n’étaient pas là, je ne serais pas là non plus ! Ma vie aurait tellement moins de sens… "
(...) Cette relation de confiance Martine, hospitalière, a pu la vivre avec Yolande. Elle a reçu la responsabilité d’une foraine de confession protestante. (...) Yolande n’est pas du genre dévote. Elle ne montre pas ses sentiments. Mais, lors d’une cérémonie, Yolande fond en larmes en touchant la croix du Christ. Martine est la première surprise de sa réaction : " À Lourdes, je suis touchée par le bonheur des malades. Ils oublient un peu leur quotidien douloureux. "
Tous porteurs de lumière. Lourdes est source de consolation. Brigitte, la quarantaine, est aveugle. (...) "Les hospitaliers me permettent de faire mon pèlerinage. Sans eux, ce serait impossible. Cela me touche que des gens offrent de leur temps pour moi".
Romuald lui aussi est aveugle. Chaque année, il revient à Lourdes et l’émotion est toujours là. Il aime particulièrement les grandes processions aux flambeaux. Secondé par Valentin, un hospitalier de 15 ans, Romuald est aux anges. Lors de la procession mariale il désire absolument tenir un cierge. Mais Valentin ne parvient pas à en trouver un. Paniqué, il part chercher un grand cierge destiné à la Grotte. Romuald est ravi d’avoir un cierge plus visible que les autres. (...) Il ne voit peut-être rien, mais c’est lui qui brandit la lumière.
Agnès Pruvot
Association "Voir Ensemble" avec les personnes aveugles ou malvoyantes, Lourdes 21 - 25 avril.
famillechretienne.fr 27/04/2015

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire