Jésus nous dit : « Il vaut mieux pour vous que je m’en aille » afin de nous envoyer son Esprit. Pourquoi serait-il mieux que le Sauveur se retire ? Saint Pierre Chrysologue répond : « L’Esprit Saint ne demeurera pas avec eux comme le Sauveur l’avait fait ; il sera au-dedans d’eux ». La présence de Jésus avec ses disciples était limitée à sa présence physique. La présence de son Esprit n’a plus de limites, car il se fait un avec nous. La séquence de « Veni Sancte Spiritus » continue avec cette louange : « Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur ».
Jésus parle de son Esprit de deux manières qui semblent contradictoires. Le texte en grec, sa langue originelle, décrit l’Esprit Saint comme « parakletos » : défenseur, consolateur, intercesseur, avocat. Et en même temps, Jésus dit que l’Esprit Saint porte le jugement de Dieu au monde. Comment comprendre que l’Esprit est défenseur et juge à la fois ? Jésus nous donne la clé de lecture : ce défenseur et juge est « l’Esprit de vérité » (15,26) dans les liens entre Dieu et l’homme. Comme défenseur, avocat, il est l’amour fou du Christ pour nous. Comme juge, il constate notre refus de cet amour.
Devant nos refus, nous pouvons nous décourager. La séquence de « Veni Sancte Spiritus » que nous chantons à la Pentecôte retourne notre faiblesse en supplication de la présence de l’Esprit d’amour : « Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti ».
Qui gagne ce « procès » éternel entre le défenseur, qui apporte l’amour du Christ et le juge qui voit avec justice nos petits ou grands refus de Dieu ? Quand Jésus affirme que « le prince de ce monde est jugé », il parle de Satan qui refuse Dieu jusqu’à refuser soi-même. S’il est « jugé », cela veut dire qu’il est la partie perdante dans ce procès. C’est donc l’Esprit du Christ qui a gagné pour toujours sur nos refus et nos péchés. Saint Jean nous le répète dans sa première lettre : « Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste » (2,1) et « Si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses » (3,20). L’Esprit d’amour est celui qui restaure tout ce que nous avons blessé par nos refus et nos fautes.
Méditation sur le Défenseur écrite par Sarah Cleary, consacrée de Regnum Christi
catholique.org 12/05/2015
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