Depuis que je connais la main de Dieu - pas la main puissante contrôlant le cours de l'Histoire, mais celle, impuissante, demandant à être saisie par une main humaine attentionnée -, mon regard sur mes propres mains s'est transformé. Peu à peu, j'en suis venu à reconnaître, partout dans le monde, la main impuissante de Dieu tendue vers moi. Plus je la vois clairement, plus cette main tendue me semble proche. Les mains des pauvres quêtant de la nourriture, celle des gens seuls appelant une simple présence, celle des enfants demandant à être pris et serrés dans nos bras, celles des malades espérant être touchés, celles des maladroits souhaitant être formés - toutes ces mains sont les mains de Jésus qui tombe, espérant que quelqu'un s'approche et lui donne la main. Je suis toujours tenté de penser aux mains mendiantes des gens de Calcutta, du Caire ou de New York, loin, très loin, et de ne pas voir les mains ouvertes qui se tendant vers moi ici même, là où je vis. Chaque soir en me couchant, je regarde mes mains. Et je dois leur demander : « Vous êtes-vous tendues à l'une des mains ouvertes autour de vous, lui apportant un peu de paix, d'espérance, de courage et de confiance?»
D'une certaine manière je pressens que toutes ces mains humaines qui appellent à l'aide appartiennent aux mains de notre humanité blessée. Quand nous tendons la main et soulageons quelqu'un, nous participons à la guérison de toute l'humanité.Jésus tombe et demande de l'aide pour se relever. Il nous ouvre ainsi la possibilité de toucher Dieu et l'humanité entière dans chaque main humaine et d'y faire l'expérience de la présence agissante de Dieu au milieu de nous.
Extrait du livre d'Henri Nouwen* "Chemins de passion - chemins du monde".
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* Henri J. M. Nouwen (1932-1996) prêtre et écrivain catholique hollandais, aumônier pour la Communauté de l'Arche et ami de Jean Vanier
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