Image e-book "Jésus", croire.com |
Jésus est d’abord un coreligionnaire ! Et surtout, c’est un personnage qui a bouleversé l’humanité grâce à ce qu’il a compris de la tradition d’Israël, lui donnant une inflexion nouvelle. Il est l’homme dont on peut dire, comme Benoît XVI, qu’il a révélé à l’humanité le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu d’Israël, et que toute tentative de rompre le lien primordial entre le christianisme et la religion première est vouée à l’échec. (...)
C’est quelqu’un qui donne confiance à une partie de l’humanité. Il ouvre à une sérénité universelle, à une sorte de tranquillité face à la mort. Il n’a pas exagéré le péché, contrairement à ce qu’en dit généralement le christianisme. L’idée de la résurrection générale de l’humanité ainsi que celle de la miséricorde de Dieu sont difficiles à croire, mais Jésus a su leur donner une dimension qui les rend plus acceptables.
Jésus a conservé l’essentiel de la tradition juive. Il a fait comprendre à l’humanité qui est Dieu, mais la conception juive de Dieu a pour moi plus de profondeur. Le Dieu qui ordonne, le Dieu qui protège, le Dieu qui marche devant son peuple, qui l’a choisi non pour son propre bénéfice, mais pour le bénéfice de l’humanité faisait partie de la tradition juive. (...) C’est le moindre des peuples qui finalement a reçu la Loi. Il n’y a donc pas de vanité à considérer qu’il y a un peuple élu. C’est un peuple déchu qui a accepté d’être élu. Déchu par la vie, non par ses péchés.
(...)
Jésus ne nous a pas montré un autre Dieu que celui du judaïsme. Il a aimé le Dieu d’Israël. Son Père, c’est le Dieu d’Israël, c’est le Dieu créateur, c’est le Dieu qui s’est révélé, qui a choisi un peuple, c’est le Dieu qui marche devant ce peuple.
(...)
Jamais un juif n’aurait demandé qu’un autre juif soit crucifié. C’était un supplice romain, atroce, insupportable. Il n’y a sûrement pas eu de volonté du peuple juif de faire crucifier l’un des siens. Mais qu’il était le Messie, cela, personne n’y croyait. Encore que, lorsque Jésus accomplissait des miracles, les gens se disaient que c’était sûrement un homme qui vient de Dieu. C’était un personnage d’exception, l’envoyé de Dieu. Mais ne sommes-nous pas tous des envoyés de Dieu ?
L’envoyé de Dieu, oui, et je ferais même une concession majeure en disant qu’il était de nature divine. Mais là encore l’humanité est de nature divine. Peut-être que cette nature divine-là a explosé davantage chez Jésus que chez une autre personne. Mais Moïse était davantage l’envoyé de Dieu. Il a
reçu une Loi écrite dans la pierre qu’il a donnée à l’humanité. Jésus est resté sur le registre de la charité et de l’amour, ce qui n’est pas du tout la même chose.
reçu une Loi écrite dans la pierre qu’il a donnée à l’humanité. Jésus est resté sur le registre de la charité et de l’amour, ce qui n’est pas du tout la même chose.
Gérard Israël: Auteur de "La question chrétienne. Une pensée juive du christianisme" (Payot).
Extraits de l' e-book "Jésus": Un juif de son époque
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