26 avril 2015

LA PRIÈRE DES "PAUVRES DE COEUR"






"Lancez votre cri vers le Seigneur une bonne fois pour toutes, et ensuite faites confiance. Creusez le désir en vous! Priez, non pour que Dieu vous fasse du bien, mais parce que prier fait du bien: cela creuse le coeur et l'élargit. Vous devenez alors l'un de ces pauvres de coeur à qui s'adresse la première béatitude", affirme le P. Dominique Salin, jésuite.
Cela relève du saut dans l'inconnu. En effet, comment faire confiance à un Dieu que nous ne voyons pas, que nous n'entendons pas et qui ne semble pas s'agiter comme nous le voudrions pour nous venir en aide? On fait confiance à quelqu'un que l'on connaît, mais Dieu, le connaît-on vraiment? (...) C'est en aimant Dieu que nous apprenons à le connaître, mais nous ne pouvons l'aimer que si nous le connaissons. C'est donc qu'amour et connaissance sont liés et que nous devons sans cesse passer de l'un à l'autre, mais cela nécessite un long apprentissage. (...) Une fois que ce long apprentissage s'est opéré, on arrive à la conscience vive qu'une amitié s'est instaurée, que quelque chose s'est installé, et que celq a un rapport avec une confiance mutuelle. Comme si une conversation simple s'était établie en soi, qui n'est pas avec soi mais avec un autre que soi et que l'on nomme parfois Dieu, parfois autrement. (...)
Du coup, que cet autre sache  tout de nous est une aide. Qui aurait envie de parler de ses problèmes à quelqu'un qui ne nous connaît pas et que l'on ne connaît pas? À quoi sert de prier quelqu'un d'indifférent parce qu'ignorant tout de nous?  Quand quelqu'un nous connaît, et que l'on a appris à le connaître, on peut se parler, on peut entamer ensemble une longue conversation. Et c'est cette conversation que la tradition chrétienne appelle prière. (...)

Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de croire.com
in " Les cahiers croire - Le soin" mars-avril 2015

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Il est parfois assez facile de prier, de se sentir proche de Dieu, de goûter sa présence et de lui parler. Ce genre de prière peut être une grande grâce. Mais ne nous y trompons pas; la prière reste une obligation.
Dieu peut souvent nous paraître distant... ou même absent.
Notre devoir, si nous choisissons d'y faire face, est d'entrer en relation avec Dieu. Ce qui signifie qu'il ne s'agit pas simplement de "faire sa prière" avant d'aller dormir. C'est déjà bien, évidemment. Et il faut s'y tenir à défaut de mieux. Mais nous sommes appelés à une plus profonde relation que cela.
La prière, le don de la grâce mis à part, implique toujours aussi un combat, dur parfois. (...) 
Nous serons peut-être découragés, mais sans pour autant être battus. Sans qu'il y aille de notre faute, non, mais ainsi vont les choses. Et pourquoi? Parce que Dieu est vrai, et que toute relation avec Dieu est une relation vraie. Les relations vraies sont parfois agréables, et d'autres fois nous aimerions fuir. (...) De faire face à nos obligations renforce l'amour quand le sentiment fait défaut. Les relations vraies sont chargées d'obligations. (...)
Mon conseil: faire place nette. Choisissons une façon de prier et tenons-nous-y un certain temps. Un mois peut- être. Que cette approche soit notre moyen direct de communication avec Dieu. Ensuite nous pourrons évaluer si cette voie est la bonne pour nous, ou si nous devrions plutôt essayer autre chose. Nous sommes libres. Il n'y a pas de méthode particulière. Le tout est de prier.
Nous devons cependant garder à l'esprit que tout succès mérite sa peine. Une relation véritablement profonde avec Dieu exige du temps et de la peine.

Father Mike Schmitz, Director of the Office of Youth Ministry for the Diocese of Duluth, Minnesota bulldogcatholic.org 
(traduit de l'anglais)


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