12 avril 2015

LA MISÉRICORDE : COMPASSION EN ACTES




"Le Christ bon Samaritain", 2007, by P.Marko Rupnik
 
La  fête de la divine Miséricorde (...) est inséparable du nom de saint Jean Paul II : c’est lui qui l’a instituée pour l’Église universelle, le 30 avril 2000, plaçant le troisième millénaire sous le signe de la Miséricorde de Dieu.(...)
La Miséricorde, c’est un chemin qui commence par une conversion personnelle, et nous devons faire ce chemin. (...) 
Le 26 mars 2015, face aux prêtres et religieux(ses) de Naples, [le Pape] a rappelé que la miséricorde n’est pas un concept éthéré, mais une réalité, qui s’incarne dans des « œuvres corporelles et spirituelles » concrètes, qu’il a invité à accomplir. 

"La Miséricorde : une nouvelle étape sur la route de l’Année Sainte" (extraits)
http://www.aleteia.org/fr/author/elisabeth-de-baudouin 10/04/2015

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Dans un premier temps, le miséricordieux est « saisi de pitié » dans la rencontre de chaque détresse humaine, physique ou morale. Mais ce premier mouvement du cœur le fait immédiatement chercher à soulager cette détresse. Le miséricordieux est donc « compatissant » mais il devient surtout très vite « agissant ».
« La miséricorde n’est pas seulement une sorte de sentiment, mais une suprême activité, un amour qui est don. En aimant, Dieu crée, Dieu pardonne, Dieu rachète, Dieu glorifie. À notre faible mesure, la miséricorde doit passer dans les actes  » St. Augustin
Cette action, et la manière dont elle se vit, sont un révélateur de l’authenticité de la compassion éprouvée en face de la misère. Une fausse pitié ou une fausse miséricorde seraient celles de la personne émue par la misère mais qui ne ferait rien et ne réagirait pas. On ne peut pas prétendre « souffrir avec », « prendre sur soi la détresse de l’autre » si l'on reste extérieur à la situation de misère, si l’on ne fait rien pour la changer, si l'on ne partage pas concrètement la souffrance.
Il n’y a donc pas d’action miséricordieuse sans « émotion » préalable, mais il ne peut pas y avoir non plus de miséricorde si la misère de l’autre nous touche sans nous mouvoir.
Il faut dire encore que cette action est un engagement de tout l’être, à tous les niveaux : au niveau de l’esprit avec utilisation de son intelligence, au niveau du cœur avec le partage de la souffrance, au niveau physique avec la mise en oeuvre d’actes concrets pour atténuer ou supprimer une misère et ses
causes.
Jésus n’a pas dit : "j’ai eu faim et vous vous êtes mis à pleurer sur moi"; ni : "j’ai eu soif et cela vous a fait de la peine". Mais il a dit, en décrivant le Jugement Dernier : "j’ai eu faim et tu m’as donné à manger, j’ai eu soif et tu m’as donné à boire..." Donner à manger à l’affamé, donner à boire à celui qui a soif, accueillir l’étranger, vêtir celui qui est nu, rendre visite au malade, aller voir le prisonnier,... ce sont des actes. On les appelle aussi les « Oeuvres de miséricorde».

P. Thierry-François de Vregille,  refondateur de la Fraternité de la Parole, Avignon
in "La Miséricorde", à paraître aux éd. Parole et Silence, Paris/CH-1880 Les Plans sur Bex


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