5 mars 2015

QUITTONS NOTRE ROBE DE TRISTESSE !



By Alfred Manessier, 1911-1993

Ne me parlez plus des vies qu'on assassine,
Des violences verbales, des guerres insensées...
Mais dites-moi plutôt
Que le vent est léger...
Qu'au jardin naît la rose...
Que les matins sont bleus...
Ne me reparlez pas de tout ce qui est laid!
De tout ce qui fait mal!
Et ne me dites pas qu'il n'y a plus d'espoir...
Mais parlez-moi plutôt
De ces nobles plaisirs qu'on apprenait en classe:
"Le Vrai, le Beau, le Bien".
Que sont-ils devenus en ces temps de folie?
Dites-moi qu'ils sont là... simplement endormis,
Et que bientôt des mains viendront les réveiller...
Et puis enfin qu'un jour vous parlerez d'AMOUR!
Alors, ce jour-là jaillira la lumière!
Un rayon de soleil traversant un vitrail
Pour tout illuminer comme un feu d'artifice,
Et la magie du coeur enfin opérera...

Jacqueline Commard, membre du Mouvement Sève, Noirmoutier
Bulletin n° 212, fév.-oct. 2015 

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Sandrine, notre voisine, a tout vu du malheur du monde. Sa mère la prenait avec elle dès qu’elle a su marcher pour la mettre au premier rang des badauds : accidents, motos qui se scratchent, coups de couteau, violences de tous ordres le quartier est plutôt animé ses yeux ont tout enregistré. À 12 ans, son regard était froid comme la mort. Elle est sortie avec peine de cette fatalité du malheur. Personne n’est indemne de ce risque. Mettre en lumière la beauté du monde, la bonté des gens autour de nous,
 aimer « ce doux Royaume de la terre » n’est pas très à la mode.
Et si nous revisitions le psaume 103 ? Pour chanter un merci à Celui qui a créé les petits et les grands luminaires. À Lui qui « s’enveloppe d’un manteau de lumière. » À son Fils, « Lumière née de la lumière. » Si nous quittions notre robe de tristesse pour cette mise en lumière de nos vies, cette transfiguration qu’opère en nous le choix de nous laisser aimer. Il nous prend par la main et dans ses bras quand le moral est atteint pour ouvrir nos yeux à tous ces gestes d’amitié, ces gestes de fraternité, ces visages et ces lieux faits pour être admirés, contemplés, célébrés, priés. Et composer un poème, pourquoi pas ? 

Des joies
Qui te soulèvent plus haut que toi,
Par-dessus les toits.
Des joies reçues on ne sait d’où
Des joies comme une fête secrète
Des joies comme un miroir de l’eau
Comme une sagesse ancienne
Dans la profondeur d’un puits :
Des joies comme toi, comme Toi, comme nous.
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Saint Paul nous le rappelle : c’est ici et maintenant. Cela concerne notre vie. (...) Il va falloir que ça change ! Que je secoue cette drôle de tristesse que je porte sans trop savoir pourquoi. Que je jette à la rivière cette rancune tenace envers ce proche qui m’a humilié. Que j’apprenne à ouvrir des mains qui restent crispées sur mes économies. Que je travaille sérieusement à lâcher cette addiction qui me ronge en secret. Que je redevienne capable à nouveau d’une respiration profonde, d’un autre regard, pour mettre la joie de l’échange fraternel, la lumière de la prière au centre de ma vie. (...) C’est un travail à faire sur soi, une démarche de libération inscrite dans celle de tout un peuple, à tenir dans la durée. Ce serait désespérant et intenable si nous ne nous appuyions pas sur le roc, sur la pierre de fondation de l’édifice, sur le Christ, notre libérateur, notre sauveur, notre lumière.

La maison du 60
Extraits de la méditation du 02-03/03/2015
ml.retraitedans laville.com

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« Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi? Mets ton espoir en Dieu! Je le louerai encore, mon Sauveur et mon Dieu. » Psaume 43,5

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