10 février 2015

LA VOCATION CHRÉTIENNE DE LA FRANCE



Monastère fondé au XIème siècle
autour d'une église du VIIIème s.
La culture n’est pas la négation de la nature humaine mais son humanisation progressive. Elle « cultive » et fait fructifier les biens et les valeurs de la nature humaine. Or cette humanisation intégrale passe par la divinisation. On n’est jamais plus humain que lorsqu’on est plus chrétien, car la grâce guérit la nature blessée et la porte à sa perfection. Comme l’a admirablement exposé Benoît XVI aux Bernardins, « ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable ». L’accueil de la Parole de Dieu engendre une culture et promeut un véritable humanisme, dont tant d’œuvres théologiques, philosophiques, littéraires et artistiques, portent témoignage dans l’histoire de France.

Saint Michel
Le souci de la fécondité culturelle de la foi est essentiel à la vocation chrétienne de la France. Au Moyen-Âge, la Chrétienté reposait sur trois piliers : le sacerdotium (autorité religieuse), l’imperium (autorité politique) et le studium (autorité intellectuelle). Or si le sacerdotium a son centre à Rome et l’imperium quelque part dans le Saint-Empire romain germanique, le studium est vu comme l’apanage de la France. À l’heure où se formait l’esprit des nations, la France apparaît comme la nation qui se définit par son rayonnement culturel. (...) Mais qui dit culture ne dit ni folklore ni culte jaloux des particularités. Certes, toute culture s’enracine dans une histoire particulière mais elle est par nature ouverte à l’universel. La France est « éducatrice des peuples » non parce qu’elle leur imposerait ses particularités culturelles mais parce que le contact avec la culture chrétienne française peut aider d’autres cultures à laisser s’épanouir en elles les valeurs universelles – le vrai, le juste, le bien – qu’elles contiennent en germe.




Fraternités monastiques de Jérusalem
Mont Saint Michel
 Aujourd’hui, le petit troupeau des chrétiens de France hérite de cette haute vocation. Si réduites que soient ses forces, il ne peut renoncer à cette responsabilité en se réfugiant dans une foi toute sentimentale. Appuyé sur un puissant héritage, il continue de vouloir penser sa foi, contribuant ainsi à nourrir une authentique culture humaine. Ne sommes-nous pas d’ailleurs, en raison même de notre histoire nationale, aux avant-postes de la difficile rencontre entre la foi chrétienne et les nouvelles cultures sécularisées ? Sans doute ces « cultures » se sont-elles souvent construites en opposition explicite au christianisme et elles renferment des germes mortifères de déshumanisation et de « dé-culturation » qu’il faut dénoncer. Mais il faut aussi chercher à comprendre comment on en est arrivé là et tenter de recueillir avec discernement ce qu’il peut y avoir de vrai et de bon dans le mouvement culturel actuel afin d’en nourrir l’intelligence de la foi. La tâche est immense et les ouvriers peu nombreux. Aussi nous tournons-nous vers Marie (...). Prions-la d’aider la nation française à renouer son alliance féconde avec la Sagesse éternelle.


Père Serge-Thomas Bonino, op 
La vocation chrétienne de la France, extraits de la méditation
aleteia.org

*****

L’idée de prier pour son pays n’est pas nouvelle. A titre d’exemple, tous les ans est célébrée une messe pour la France à la cathédrale de Strasbourg autour du 14 juillet.
Elle n’est pas non plus réservée aux catholiques. « Regarde avec bienveillance depuis Ta demeure sainte notre pays, la République française, et bénis le peuple français » récitent ainsi régulièrement les Juifs dans une prière qui est un « signe de notre engagement constant à bâtir notre pays dans la fidélité à sa vocation et l’expression de notre adhésion sincère et loyale à la patrie » expliquait en 2012 Gilles Bernheim, alors grand-rabbin de France, à l’occasion d’une modification de son texte.

lavie.fr

Aucun commentaire: