7 novembre 2014

LES BÉATITUDES ...





Non pas une morale, mais un cri de bonheur.
On croit si souvent que les béatitudes sont une morale que le premier le mouvement est de s'en défendre. Comme si elles en demandaient toujours plus à l'homme sans lui apporter ce bonheur qu'elles annoncent. Comme si Jésus n'était pas cette présence de Dieu et cette source de clarté radieuse qui touche l'homme dans la rencontre de Dieu. On a ainsi parfois éteint le bonheur, étouffé doucement les béatitudes, au cas où leur feu prendrait trop l'homme. Au cas où elles prendraient sans donner !
Mais les béatitudes sont éclat de vie et non injonction ou morale. Elles sont cri avant d'être programme.
Dès les pages les plus anciennes de l'Ancien ou du Premier Testament, résonne ce cri de bonheur, et aussi son envers : cri de bonheur ou d'aversion, selon les situations rencontrées. Cri d'aimantation face au bonheur, de répulsion face au malheur.  
Le mot hébreu qui dit la répulsion est une véritable onomatopée : waéh ! Un cri des entrailles, un frémissement qui confine à l'effroi, une répulsion absolue : non, pas ça ! c'est l'horreur ! C'est le cri qui échappe à Isaïe quand il voit mourir le pauvre, tandis que le riche accumule et se perd dans le luxe (Isaïe 5, 8.11. 18). Oui, «Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres, qui font de l'amer le doux et du doux l'amer» (Isaïe 5, 20). Et Isaïe poursuit ce cri d'effroi (cf. encore Isaïe 10, 5), et l'on pourrait multiplier les exemples, nombreux dans la Bible en pareilles situations. Nous connaissons bien ce cri nous-mêmes. Il nous échappe à nous aussi face au dégoût ou à l'effroi que nous inspirent des situations de malheur absolu comme en connaît aussi notre époque et comme nous en connaissons..

Formations Croire.com
Père Jacques Nieuviarts, bibliste: Les Béatitudes - 5 (extrait)

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