Vivons zen, bio ou écolo ! Incitations à la mode, associées au désir de simplifier nos vies débordantes de biens, de relations sociales ou d’activités. Une autre tendance pointe son nez dans notre monde lessivé par la surconsommation : la décroissance, ou comment vivre avec moins pour laisser une planète vivable à nos enfants.
Ces aspirations, légitimes voire indispensables, constituent une première étape sur le chemin vers la simplicité : désencombrer nos maisons et nos vies pour laisser respirer notre âme. Mais à quelle fin ? Vider ses armoires et son esprit pour ne respirer qu’harmonie et bien-être peut aussi déboucher vers l’encombrement intérieur et l’hypertrophie de notre cher petit ego.
Tout autre est la voie évangélique des Béatitudes. Les bienheureux, ce ne sont pas les amateurs de « zénitude » mais les « pauvres en esprit ». Si le Royaume des cieux leur appartient dès ici-bas, c’est parce qu’ils ne cherchent que l’essentiel. Se désencombrer, oui, mais pour se laisser remplir par Dieu. Se mettre à nu, comme saint François épousant Dame Pauvreté, et accepter jusqu’au dépouillement absolu avec le Christ au Calvaire.
« Quand on n’a rien de la Terre, on a tout du Ciel », écrit Sœur Emmanuelle. Notre cœur de pauvre peut devenir débordant de richesse spirituelle et de joie, cette tendresse de Dieu à offrir autour de nous. En somme, il s’agit de faire le ménage dans notre vie pour faire de la place à l’Autre.
Emmanuel Bourceret
chronique "Billet d'humour"
in famillechretienne.fr 27/08/2014
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L’homme, aussi brillant, érudit, intelligent qu’il soit, n’est pas supérieur à Dieu ; ce que nous jugeons parfois inconcevable ne l’est que pour notre pauvre intelligence – comme nous ne pouvons pas, intellectuellement, concevoir l’infini de l’univers. La religion – ce qui nous unit à Dieu – n’est pas un super-marché où l’homme affranchi pousserait son caddie pour le remplir de ce qui lui plaît dans l’heure, et laisser sur les étagères ce qui lui semble tout juste bon pour les arriérés mentaux, les superstitieux et les obscurantistes de tout poils. Dieu n’existe ni en version light, ni en granulés bio et lyophilisés, solubles dans n’importe quel bouillon, digeste par tous les estomacs et surtout par ceux qui souhaitent aujourd’hui Dieu à leur image, parce qu’ils ont renoncé, au nom de leur liberté individuelle, à être à la Sienne.
Christiane Rancé, journaliste, écrivain
pollen.blog.croire.com
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