26 juin 2014

PETITS ENTRETIENS AVEC DIEU





By Hyatt Moore, Californie






By  Maurice Denis





La pratique la plus sainte, la plus commune et la plus nécesssaire en la vie spirituelle est la présence de Dieu : c'est de se plaire et s'accoutumer en sa divine compagnie, parlant humblement et s'entretenant amoureusement avec lui en tout temps, et en tous moments, sans règle ni mesure, surtout dans le temps des tentations, des peines des aridités, des dégouts, et même des infidélités et des péchés.
Il faut s'appliquer continuellement à ce qu'indifferemment, toutes nos actions soient une manière de petits entretiens avec Dieu, pourtant sans étude, mais comme ils viennent de la pureté et simplicité du coeur. 
Nous devons pendant notre travail et autres actions, même pendant nos lectures et écritures quoique sipirituelles, et même pendant nos dévotions extérieures et prières vocales, cesser pour un petit moment, le plus souvent que nous le pourrons, pour adorer Dieu au fond de notre coeur. 
Il ne sera pas hors de propos pour ceux qui commencent cette pratique, de former intérieurement quelque peu de paroles comme "Mon Dieu, je suis tout à vous " ou "Dieu d'amour, je vous aime de tout mon coeur " (...) ou quelques autres paroles que l'amour produit sur le champ. Mais ils doivent prendre garde que leur esprit ne s'égare, qu'il ne retourne à la créature, et ils doivent le tenir attaché à Dieu seul, afin que, se voyant ainsi pressé et forcé par la volonté, il soit obligé de demeurer avec Dieu. 
Cette présence de Dieu, un peu pénible dans les commencements, pratiquée avec fidélité, opère secrètement en l'âme des effets merveuilleux, y attire en abondance les grâces du Seigneur, et la conduit insensiblement à ce simple regard, à cette vue amoureuse de Dieu présent partout, qui est la plus simple, la plus solide, la plus facile et la plus efficace manière d'oraison.
Notre sanctification dépend, non du changement de nos oeuvres, mais de faire pour Dieu ce que nous faisons ordinairement pour nous mêmes.

Frère Laurent de la Résurrection 
cité par de Meester dans son ouvrage sur ce saint.

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Personne ne pourra obtenir quoi que ce soit par la prière s’il ne prie pas avec de bonnes dispositions et une foi droite…
Il ne s’agit pas de parler beaucoup… ; il s’agit de ne pas venir à la prière avec une âme troublée par des ressentiments.
On n’imagine pas que quelqu’un vienne à l’oraison sans préparer son coeur ; on n’imagine pas non plus que celui qui prie puisse obtenir le pardon de ses péchés s’il n’a pas d’abord pardonné de tout son coeur à son frère qui lui demande pardon…
En premier lieu donc, celui qui se dispose à prier aura grand avantage à adopter une attitude qui l’aide à se mettre en présence de Dieu et qui l’aide à lui parler comme à quelqu’un qui le voit et lui est présent. Certaines images ou certains souvenirs d’événements passés encombrent l’esprit qui se laisse envahir par eux ; ainsi il est utile de se souvenir que Dieu est là et qu’il connaît les mouvements les plus secrets de notre âme. Elle se dispose alors à plaire à celui qui est présent, qui la voit et prévient toutes ses pensées, à celui qui scrute les coeurs et sonde les reins (cf. Ps 7,10)…
Comme le disent les Saintes Écritures, il faut que celui qui prie élève des mains pures, qu’il pardonne à chacun de ceux qui l’ont offensé, rejette tout ce qui trouble son âme et ne s’irrite contre personne… Qui peut douter que cet état d’âme soit le plus favorable ? Paul l’enseigne lorsqu’il dit dans sa première lettre à Timothée : « Je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains pures, sans ressentiment ni contestation » ( 1 Tm 2,8).

Origène (vers 185-253)
Petit traité sur la prière
ma prière 2014 world press

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