24 juin 2014

L'OEIL DE NOTRE ESPRIT






« Comment puis-je aimer quelqu’un que je ne connais pas ? »…
Si nous ne pouvons pas voir Dieu, nous avons pourtant d’autres moyens pour lever l’œil de notre esprit jusqu’à lui.
S’il ne nous est pas possible de le voir en lui-même, nous pouvons dès maintenant le voir dans ses serviteurs.
En constatant qu’ils accomplissent des merveilles, nous devenons certains que Dieu habite en eux…
Personne d’entre nous ne peut regarder directement le soleil en le fixant au moment où il se lève dans tout son éclat, car les yeux fixés sur ses rayons en sont éblouis.
Mais nous regardons les montagnes que le soleil illumine, et nous voyons par là qu’il s’est levé. Ainsi, puisque nous ne pouvons pas voir en lui-même le Soleil de justice (Ml 3,20), regardons les montagnes que sa clarté illumine, c’est-à-dire les saints apôtres, qui brillent par leurs vertus, qui resplendissent par leurs miracles…
En effet la puissance de Dieu en elle-même, c’est le soleil dans le ciel ; la puissance de Dieu répandue sur les hommes, c’est le soleil sur la terre… 
Mais la condition pour ne pas trébucher sur notre route sur la terre c’est d’aimer Dieu et notre prochain de tout notre esprit (Mt 22,37s)…
C’est pourquoi l’Esprit a été donné aux disciples à deux reprises : d’abord par le Seigneur sur la terre, puis par le Seigneur au ciel (Jn 20,22; Ac 2,2).
Il nous est donné sur la terre pour aimer notre prochain, du ciel pour aimer Dieu…; ainsi nous comprendrons cette parole de Jean : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1Jn 4,20)
Alors, mes frères, chérissons notre prochain, aimons celui qui est proche de nous, pour être capable d’aimer Celui qui est au-dessus de nous…et de mériter de jouir en Dieu d’une joie parfaite avec ce même prochain.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église 
Homélies sur l'Évangile
*****

Pourquoi d’ailleurs vouloir rejoindre le ciel quand le ciel nous a déjà rejoints en la personne de Jésus ? « Dieu était là et je ne le savais pas », disait Jacob, au sortir de son sommeil et en gardant ses deux pieds sur terre (**). Réveillons-nous avec lui, abandonnons nos rêves de grandeur, ouvrons nos cœurs et nos maisons aux frères qui nous entourent, Jésus est là au milieu d’eux et par eux.

** Livre de la Genèse, chap 28, verset 16

Fr. Hervé Ponsot, couvent de Lille

Aucun commentaire: