Collage -carte 4, wikilinks.fr |
"Le 31 janvier 1906, un tremblement de terre secoue la Colombie. À Tumaco, petit village, situé très bas
au nord de l'océan,
les maisons se fissurent et les statues de l'église
s'effondrent. Toute la population, terrorisée, se réunit sur la place du village autour de son
curé, au
pied d'une grande Croix. Alors qu'ils sont en prière, le Père Larrondo voit la mer se retirer et découvrir une large bande
de sable.
Le prêtre
comprend qu'un raz de marée se
prépare.
Il se précipite
dans l'église,
s'agenouille devant le tabernacle, l'ouvre, saisit le ciboire, consomme toutes
les hosties à l'exception
d'une seule. Puis il revient en silence vers les villageois, portant l'hostie
entre ses doigt, très haut
au-dessus de sa tête. Au
large, une énorme
vague se forme et avance rapidement vers la plage et les habitants totalement
paniqués.
Le prêtre
marche alors vers le rivage, l'hostie élevée
au-dessus de lui. Spontanément
les villageois, subjugués par
le calme de leur curé, le
suivent en procession. À l'instant où la première vague déferle sur eux, le Père Larrondo bénit la mer avec l'hostie. A la stupeur des
villageois, la masse d'eau s'arrête net
à quelques
mètres
du prêtre
qui sera quand même
"un peu mouillé jusqu'à la ceinture", racontent les témoins. Puis le flot
reflue comme en s'inclinant devant l'hostie dans un fracas assourdissant. Le
curé "un
peu pâle",
disent encore les témoins,
regagne l'église
suivi de ses paroissiens, alors que les séismes et le raz-de- marée ravagent des centaines de kilomètres de côtes autour de leur
village.
Le récit du
miracle rapporte que les paroissiens demeurèrent devant l'hostie durant "des
heures et des heures" en chantant ce Psaume de louange : "Ô
Seigneur, on dira ta puissance de terreur et moi je raconterai ta grandeur
!" (Ps 145)
L´évangile de la Vie
www.evangelium-vitae.org
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Vivant à Port-au-Prince au moment du séisme du 12 janvier 2010 en Haiti, je me rappelle les cris et les larmes d’une jeune religieuse exemplaire qui avait retrouvé une partie de sa famille ensevelie sous les décombres de sa maison. Elle tournait en rond en criant : « Pourquoi ? Pourquoi ? » Beaucoup étaient morts ou devenus handicapés. Pourquoi ai-je deux jambes alors que mon voisin a été amputé ? Pourquoi suis-je vivant alors que mes collègues sont morts après une longue agonie ?
Les survivants du tremblement de terre ont alors apprécié la vie quotidienne comme une grâce. Nombreux sont les chrétiens qui ont relu dans la lumière de la foi cette chance de la vie après l’hécatombe en se disant : « Si je suis vivant, c’est que Dieu a une mission pour moi sur la terre et je dois l’accomplir. » C’est ainsi que leur mentalité a changé accordant la priorité à Dieu, à la bienveillance et au service alors que précédemment la soif de réussite à tout prix les empêchait de voir les richesses humaines et divines cachées dans les gens simples et dans la vie quotidienne. Leur traumatisme a fortifié et transfiguré leur humanité la rendant davantage sensible au malheur d’autrui. Les blessés peuvent devenir des guérisseurs.
Fr. Manuel Rivero, La Réunion
Carême dans la Ville
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- Ah! Comme l'Eucharistie nous garde, s'écria le père Stanislas, [après
avoir rapporté ce miracle de Tumaco], nous sommes fous! Nous sommes fous de la
négliger, l'humanité est folle de s'en passer! Et dire qu'elle peut arrêter
tous les raz-de-marée qui agitent notre âme! Allez, frères, levez-vous. Nous en
savons assez. Allons à la chapelle, allons la retrouver!
(...) Il est là, le Christ est là sous la forme de l'hostie! Depuis des
siècles nous avons l'habitude de le garder dans toutes les églises du monde,
notamment pour le porter aux malades qui désirent sa présence.
P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine, curé de paroisse
à Marseille, prédicateur, écrivain, compositeur et chanteur
in "Le Passeur de Dieu" éd. Robert
Laffont
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