12 janvier 2014

LE BAPTÊME DE SOLIDARITÉ DE JÉSUS



Le baptême de Jésus, 4ème s.,
musée de la Civilisation Romaine, Rome


Cet événement est l’un des plus importants de toute l’Écriture, puisque les quatre évangiles le rapportent. Au début des Actes des Apôtres, quand il s’agit de choisir un remplaçant à Judas, Pierre précise que le nouvel apôtre devra être choisi parmi ceux qui ont connu Jésus « depuis son baptême par Jean ». (...) Il s’agit donc bien d’un événement essentiel, comme d’une investiture, par Dieu, de son fils Jésus comme Sauveur du monde.

Quatre éléments sont communs à tous les récits du baptême de Jésus: Jésus demande à être baptisé, les cieux s’ouvrent, la voix de Dieu se fait entendre, et l’Esprit, sous la forme d’une colombe, vient sur lui. Et tout d’abord, Jésus, venant de Nazareth, se mêle à la foule des Juifs qui viennent demander le baptême à Jean. Qu’est-ce que cela signifie ? Essentiellement, une solidarité. Jésus se veut solidaire de ce peuple de pécheurs, solidaire, même, de toute l’humanité pécheresse. Le baptême de Jean était un bain de purification : on se reconnaissait pécheur et, pour manifester sa volonté de conversion, on plongeait (c’est le sens, rappelons-le, du mot « baptême ») dans l’eau du Jourdain pour en ressortir purifié. Jésus – et Jean le lui fera remarquer- n’a pas besoin de purification, lui qui est sans péché. Mais il veut manifester par son plongeon qu’il fait partie d’une humanité qui a besoin d’être lavée de son péché, qu’il est justement là pour cela, et qu’il va « marcher sur nos routes » humaines, pour nous entraîner à sa suite dans ce destin de mort-résurrection qui sera le sien.
C’est alors qu’a lieu la « théophanie ». Et d’abord, les cieux s’ouvrent. Ne pensez pas à une éclaircie à travers les nuages. Quand, au jour du baptême de Jésus, on lit que « les cieux se déchirent », comprenez que la communication est rétablie, que Dieu parle de nouveau.

Dans l’évangile de Marc (comme chez Luc), il parle directement à Jésus : « Tu es mon Fils ». Chez Matthieu ; Dieu s’adresse aux gens qui sont là et désigne Jésus : « Celui-ci est mon Fils » Quant à l’évangile de Jean, il nous explique que le Baptiste a eu une révélation de « celui qui l’a envoyé baptiser » et lui a donné un signe pour désigner « celui qu’il a vu ». Dans tous les cas, les Évangiles prennent soin, chacun à leur manière, de nous faire part d’une authentification : cet homme Jésus, Dieu le reconnaît comme son Fils bien aimé.

Dernière caractéristique commune aux quatre textes : l’Esprit qui descend et demeure sur Jésus, sous la forme d’une colombe. Rappel évident de la première page de la Bible : au moment de la création, « l’Esprit (le souffle) de Dieu planait sur les eaux ». Rappel également, sans doute, du récit du Déluge, quand Noé lâche une colombe qui revient dans l’arche en portant dans son bec un frais rameau d’olivier.
(...) A chacun de nous, au jour de son baptême, le Père a dit : « Tu es mon enfant bien-aimé ». Le croyons-nous ? Le vivons-nous ? (...) Il y a un travail urgent, sur tous les plans, à l’échelle mondiale comme à l’échelle plus restreinte de nos familles, pour que les hommes, tous les hommes, puissent défaire tous les « nœuds », tous les blocages qui empêchent de vivre en paix. 

P. Leon Paillot, prêtre à la retraite du diocèse de Belfort-Montbéliard
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