18 novembre 2013

THÉOLOGIE DE LA FEMME, THÉOLOGIE MARIALE




Monastère de la Visitation,
Soleure, CH



Le pape François souhaite que lon réfléchisse profondément à la mise en œuvre dune «théologie de la femme », qui na pas encore trouvé sa place dans la théologie. Il semble que son apport spécifique soit difficile à trouver. Il le serait moins, à mon sens, si lon voulait bien comprendre que « la femme donne corps à tout ».
Ce quelle ne prend pas, quelle ne garde pas, quelle ne nourrit pas de tout elle-même pour le transmettre, avorte obligatoirement. Cest pourquoi si l’Église périclite, il faut en trouver là une des explications. Aucune décision des plus hautes instances de l’Église, dont la femme est écartée, ne peut prendre corps sans elle. Cest le sort de tous les peuples qui occultent volontairement le rôle de la femme.
Une théologie de la femme devrait sinspirer, je pense, du partenariat de la Vierge Marie avec Dieu, dont elle a accepté lAlliance au nom de lhumanité, donnant Corps de ce fait au Fils. Il ny aurait ni Évangile ni Eucharistie, si Marie navait accepté de donner corps au Verbe de Dieu. Il y a entre Dieu et la femme ce lien particulier dAlliance, qui explique sa vocation actuelle à l’égard du« Verbe » de Dieu. Je ne sais plus qui a dit« Si la femme disparaît de la vie de l’Église, il ny a plus dendroit où le Verbe de Dieu puisse naître. »
Cest pourquoi jattacherais une grande importance à ce que le pape François apporte très vite un deuxième volet à la Déclaration de la Doctrine de la Foi de 1977, disant clairement cette fois que, si lhomme seul peut, par son essence même, représenter l’Époux, la femme représente, par essence, l’Épouse, le Peuple de Dieu, auquel elle a donné corps, aux hommes comme aux femmes. Le pape a raison quand il dit que « le rôle de la femme est plus grand que celui du prêtre et de l’évêque ». Pourquoi? Parce que ni le Corps ecclésial, ni le Peuple de Dieu nexisteraient, si la femme, au cours des siècles, ne leur avait donné corps.
La lumière que projette sur cette conviction la Vierge Marie est puissante. Tellement, quune bonne théologie de la femme ne peut senvisager sans une vraie théologie mariale, qui aurait intérêà être repensée… avec des femmes!
Noublions pas que cest à sa Mère que le Christ en croix a confié, en la personne de Jean, sa jeune Église.
Il serait plus facile, à partir de là, d’évoquer ce que le pape appelle « le génie féminin ». Il dépend essentiellement de ce quelle donne delle-même au Verbe de Dieu.

Geneviève Honoré-Lainé (Yvelines)
in courrier des lecteurs de La Croix

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