4 septembre 2013

LE DOUTE OUVRE UN ESPACE DE RECHERCHE




"Le Penseur" by Auguste Rodin (1840-1917)


Aucun événement de lHistoire na suscité autant de joie et denthousiasme dans la durée que la Résurrection du Christ Et voilà quau beau milieu de ce soulèvement inouï surgit lApôtre Thomas qui met l’évènement en question et sème le doute ! Je ne croirai, dit-il, que lorsque jaurai mis mes mains dans ses plaies. Quel superbe miracle que ces paroles ! Quelle connivence avec des millions dhommes, surtout aujourdhui, qui aimeraient bien en dire autant ! Il est inacceptable d’être chrétien parce que « par hasard » on est né dans ce milieu-là, quon a reçu la foi comme un héritage, parce que le curé du coin en a parlé ou lInstitution qui me coiffe la professeLa foi par personne interposée !

Le doute, par contre, permet et provoque laffrontement personnel avec la réalité proposée. De quoi sagit-il exactement ? Cest, pour celui qui lentreprend, une démarche d’éveil et de maturation par lexpérience unique et transformante.

Le doute ouvre dans lhomme un espace de recherche. Voilà ce qui est précisément très important. Celui qui cherche, au lieu de recevoir passivement de lextérieur, devient sujet et va à la racine de son désir, c'est-à-dire de lexpérience la plus originelle en lui. Cest la première et seule chose qui intéresse Jésus quand Il rencontre ses tout premiers disciples : Que cherchez-vous ? leur demande-t-Il (Jn 1,38). Celui qui cherche a le désir en éveil et un chemin dexpérience, son être est orienté. (...)
La foi ne peut être une simple adhésion intellectuelle des « vérités à croire ». Cest un immense lâcher-prise. Dieu se laisse saisir, mais pas enfermer ! Lhomme est toujours réducteur et risque de rester à la superficie de ses images et de ses sensations, victime de son mental. Quand Jésus dit à Thomas : Tu crois parce que tu mas vu, heureux ceux qui croient sans voir vu !, Il lui fait remarquer que « voir » cest rester encore à distance de Lui, forcément.

Mais heureux ceux qui ne voient plus : le Christ leur est devenu tellement intérieur que la relation dextériorité est totalement absorbée. Voilà justement le Mystère abyssal où lhomme naît vraiment à lui-même parce quil porte le Vivant dans son intimité. Cest lhomme de ce « huitième jour » dont parle lEvangile, il a intégré l’éternité dans le temps et mène désormais une vie de ressuscité ; le Royaume lui est intérieur, si bien quil est libre de tous les conditionnements et divinement heureux. Même les blessures que la vie continue à lui infliger : Jésus lui apprend quIl peut les toucher avec confiance, elles sont maintenant « sauvées » et déjà remplies de lumière
A chaque instant, nous avons le choix entre le doute néfaste qui nous aimante vers le bas-fond enférique ou le doute comme « méthode » qui ressuscite !

centre-bethanie.org/lettre

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