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"Serviteur"
correspond à une catégorie politique et théologique fondamentale. Il répond au problème de comment Dieu agit dans l'histoire.
Aujourd’hui, sans la "pensée" de la médiation il est impossible de comprendre comment Dieu et
l'homme agissent ensemble dans l'histoire.
Dans la Bible,
le "serviteur" paraît comme instrument du "bras puissant" du
Seigneur.
L’action divine dans l'histoire est
toujours "compréhensive":
elle implique des co-agents, demande la participation des humains, suscite et développe ses "causes
secondes". Le Dieu de l'alliance suppose des interlocuteurs, des
partenaires.
[...]
Souvent dans la pensée biblique, l'action de Dieu occupe tout l'espace, en semblant éliminer les médiations . Au contraire, la modernité est extrêmement sensible et jalouse de l’autonomie des réalités terrestres". Mais l'analyse des événements de l’histoire du salut montre que la façon de faire de Dieu (« l’économie de Dieu ») est vraiment celle des médiations.
Souvent dans la pensée biblique, l'action de Dieu occupe tout l'espace, en semblant éliminer les médiations . Au contraire, la modernité est extrêmement sensible et jalouse de l’autonomie des réalités terrestres". Mais l'analyse des événements de l’histoire du salut montre que la façon de faire de Dieu (« l’économie de Dieu ») est vraiment celle des médiations.
Précisément, ceux à qui Dieu confie ses plans sont de préférence les pauvres.
[...]
Les pauvres sont
les "serviteurs", donc, ceux qu’il choisit de préférence
pour accomplir sa volonté libératrice.
Mais ce devoir,
les pauvres l'acquittent pour tous, aussi ceux qui ne sont pas pauvres. Il en
fut ainsi dans l'histoire de l'Israël, peuple d’abord d'esclaves, puis de déportés.
Et il en fut
ainsi dans l'histoire de Jésus de Nazareth et de la première Église. Il n'y a donc pas de partialité ou de particularisme en Dieu mais un
universalisme d'intention, qui passe cependant par le particularisme des médiations.
C’est pourquoi on parle dans le
Magnificat, d'une part, du peuple d'Israël comme d’un « serviteur » qui agit pour tous les peuples de la terre; et d'autre
part, on parle de Marie comme d’une servante, parce que, en devenant mère du Messie et ainsi "protagoniste"
de l'histoire, elle fut aussi la Mère de l'humanité tout entière.
Clodovis BOFF, prêtre Servite de Marie, professeur de
Théologie à Curitiba (Brésil) et à l'université pontificale théologique
Marianum (Rome).
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