1 juin 2013

LE CHRIST DANS NOTRE QUOTIDIEN




"Ils le reconnurent à la fraction du pain"
by Arcabas, Isère 

C’est là l’image de l’âme : « le Christ passe », expression que saint José Maria Escrivà * aimait tant qu’il l’a donnée pour titre à son premier recueil d’homélies. Le Christ passe et frappe à la porte des cœurs, il veut entrer et dîner : « si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre sa porte, j’entrerai et je dînerai avec lui et lui avec moi » (Ap. 3, 20). Jésus veut nous faire entrer dans sa relation filiale avec son Père par la grâce. Il veut faire de nous des fils du Père et nous faire grandir dans cette filiation. Sort inouï ! « (…) en pensant que je suis fils de Dieu ! je me suis surpris, dans la rue, “ fier comme Artaban ” au dehors et plein d’orgueil au dedans… Fils de Dieu ! ” » rapporte saint José Maria d’un étudiant à qui il conseille de cultiver « l’orgueil » ! On ne contemplera jamais assez cette descente de Dieu vers l’homme, le désir qu’a Dieu de l’homme, comme contrepoids à tout ce que la vie spirituelle implique d’effort, de lutte, d’ascèse pour que l’âme s’élève vers son Dieu. Dans le « et je dînerai avec lui et lui avec moi », on peut lire bien sûr une référence à la Cène et donc à l’Eucharistie, où se réalise au plus haut point la communion avec Dieu, mais aussi, plus simplement, le désir du Christ d’entrer dans le quotidien de l’homme, dans ce que sa vie a de prosaïque et qu’il a voulu connaître.





" J'ai connu le poli, le sablonneux, l'inégal, l'âpre, la saveur du miel et de la pomme, l'eau dans la gorge assoiffée, le poids du métal dans la paume, la voix humaine, le bruissement des pas dans l'herbe, l'odeur de la pluie en Galilée, le cri perçant des oiseaux »
José-Luis Borgès
Tout dans la vie des hommes intéresse le Christ, qui a vécu une vie d’homme pour que les hommes trouvent Dieu dans leur vie, non pas un Dieu distant, perdu dans sa transcendance, mais un Dieu transcendant qui « s’abîme » dans sa créature. Les chrétiens sont appelés à vivre leur filiation en suivant « le Christ qui passe » : « Le Maître passe et repasse à maintes reprises, très près de nous. Il nous regarde... Et si tu le regardes, si tu l'écoutes, si tu ne le repousses pas, Il t'apprendra à donner un sens surnaturel à chacune de tes actions... Et alors, toi aussi, où que tu te trouves, tu sèmeras la consolation, la paix et la joie. » Toutes nos actions intéressent le Christ, même le temps que nous passons à table, où il se tient au milieu de nous si nous en faisons un moment de partage, d’attention aux autres et d’action de grâces pour tous les bienfaits reçus, y compris ceux qui nourrissent le corps. Et dans ces conditions, comment le Christ ne serait-il pas encore plus présent à notre travail, à nos engagements, à nos relations familiales et amicales si, dans tout ce que nous faisons, nous cherchons son regard ? La condition de l’homme est une merveille quoi qu’en pense nombre d’écrivains contemporains qui en donnent une vision souvent désespérante. Mais c’est là le signe de la lumière qui leur manque. Il faut laisser entrer le Christ dans nos vies, lui qui frappe doucement mais sans se lasser à la porte de nos cœurs, « pour que nous vivions dans la liberté et la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8, 20).

croire.com

* Josemaría Escrivá de Balaguer, né le 9 janvier 1902 à Barbastro et mort le 26 juin 1975 à Rome, est le fondateur de l'Opus Dei, une prélature personnelle de l'Église catholique. Il a été canonisé par Jean-Paul II le 6 octobre 2002.

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