6 juin 2013

LA CONSCIENCE MORALE 1ère partie



Peinture Arcabas, Isère


La conscience morale n'est pas un absolu. Elle ne peut se comparer à un instinct qui éviterait la réflexion, l'information, le débat, la prudence et le discernement. La liberté de conscience est liéà la recherche de la vérité. [...] Chacun, en conscience, semble pouvoir trouver des critères justes et bons pour se décider à agir éthiquement. Chacun, pour justifier ses actes, peut dire : "J'ai ma conscience pour moi !" D'un autre côté, il n'est pas certain qu'en faisant appel à la conscience, nos contemporains aient l'idée que cette conscience morale soit constitutivement conscience universelle de ce qui est bien et de ce qui est mal en soi.

D'un côté, la tradition chrétienne tient ferme que la conscience est bien ce lieu où s'exprime éminemment la dignité de l'être moral. "Au fond de sa conscience, l'homme découvre une loi, qu'il ne se donne pas à lui-même, mais à laquelle il doit obéir, et dont la voix, qui l'appelle sans cesse à aimer et à faire le bien, et à éviter le mal lorsqu'il le faut, résonne à l'ouïe intérieure : "Fais ceci, évite cela". (Vatican II dans Gaudium et spes).
Et Jean Paul II : "Aucune autorité humaine n'a le droit d'intervenir dans la conscience de quiconque. La conscience est le témoin de la transcendance de la personne, même en face de la société, et, comme telle, elle est inviolable. [...] Nier à une personne la pleine liberté de conscience, et notamment la liberté de chercher la vérité, ou tenter de lui imposer une façon particulière de comprendre la vérité, cela va contre son droit le plus intime". (1) "Cependant la conscience n'est pas un absolu qui serait placé au-dessus de la vérité et de l'erreur ; et même sa nature intime suppose un rapport avec la vérité objective, universelle et égale pour tous, que tous, que tous peuvent et doivent chercher. Autrement dit, s'il y a liberté de conscience, c'est pour la vérité. Il ne suffit donc pas de dire à l'homme : Obéis toujours à ta conscience. Il est nécessaire d'ajouter immédiatement : Demande-toi si ta conscience dit le vrai ou le faux, et cherche, sans te lasser, à connaître la vérité" (2). La conscience est donc liéà d'autres références qu'elle-même.

(1) Jean Paul II, "Message pour la Journée de la Paix", La Documentation catholique, n° 2020, 20 janvier 1991, p. 54.

2) Jean Paul II, Audience générale du 17 août 1983, La Documentation catholique, n° 1860, 16 octobre 1983, p. 937.

Sr Geneviève Médevielle, vice-recteur de l'Institut catholique de Paris ; août 2009
croire.com

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