Soyons clairs : nous ne prions pas
Marie comme nous prions Jésus !En effet, tout ce que la foi affirme au sujet de
Marie vient de ce que l’on a saisi du Christ au cours des premiers conciles.
Si Marie a bien été
déclarée « Mère de Dieu » au Concile d’Éphèse
(431), il ne faut pas oublier que c’est en raison du Christ, déclaré
vrai Dieu et vrai homme. C’est bien Jésus, le Christ, qui est le Sauveur et le cœur
de la foi : « Christ est mort pour nos péchés,
il est ressuscité » (1 Co 15,1-8). Le Rédempteur,
c’est lui et nul(le) autre ! La théologie
a toujours insisté pour affirmer l’unicité
du salut dans le Christ. Marie n’est donc pas « corédemptrice
» comme on l’entend parfois.
Dès
lors, c’est le Christ que nous prions. Il est dans la communion
du Père, qu’il révèle, et de l’Esprit, qui est donné
en lui. D’ailleurs, Jésus nous dit : « Tout ce que vous demanderez au Père
en mon nom, il vous l’accordera. » (Jn 15,16.) Chrétiens, nous mangeons et buvons le
corps et le sang du Christ. Notre geste fondateur est celui de la Cène
dans laquelle la vie du Christ est donnée. Nous sommes baptisés
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est
pourquoi nous affirmons que notre foi est trinitaire.
Et Marie ? Elle est ce visage maternel
vers lequel nous nous tournons. Elle nous guide dans la foi. Elle nous guide
vers le Fils. Elle intercède pour nous : « Prie pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort. »
On la prie de nous rapprocher du Fils, d’être un
lien entre nous et Lui - ce que les protestants, eux, refusent. Le témoignage
de Lourdes et la vie de Bernadette sont très
éclairants à cet égard. Bernadette reçoit à
sa naissance le baptême et apprend à prier en famille : le «
Notre Père », le « Je vous salue Marie »
et le chapelet. Plus tard, au moment des apparitions, lorsque Bernadette prend
le chapelet, la « Dame » prie avec elle. Toutefois, pendant les «
Je vous salue Marie », ses lèvres ne remuent pas, nous dit Bernadette. En revanche, la
« Dame » prie le « Gloire au Père ».
Le 3 juin 1858, peu avant la 18e et
dernière apparition de Marie, Bernadette fait sa première
communion, autrement dit, elle communie au Christ. C’est
indéniable : Marie nous conduit au Christ. Devenue plus tard
religieuse de la Charité de Nevers, Bernadette ne reviendra jamais à
sa « chère Grotte » de Lourdes et passera la fin de sa courte vie en serrant
fort son crucifix. C’est le Christ qui est au cœur
de la foi.
Jacques Nieuviarts,assomptionniste et exégète
in Le Pèlerin, 9-16 août 2012
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