C'est le silence de Jésus, Parole du Père, qui attire Marie dans un nouveau
silence...
En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras, cette même Parole, la
Parole substantielle du Père, la parole substantielle du Père, être muette et
réduite au silence par l'état de son enfance, elle entre en un nouveau silence
et y est transformée, à l'exemple du Verbe incarné qui est son Fils, son Dieu
et son unique amour.Un silence d'adoration et de transformation...
Sa vie se passe ainsi de silence d'adoration en silence de transformation ;
son esprit et ses sens conspirent également à former en elle cette vie de
silence.
Pourtant un sujet si grand, si présent et si propre à elle serait bien
digne de ses paroles, de ses louanges!...
Qui connaît mieux l'état, les grandeurs, les humiliations de Jésus que
Marie, en qui il a reposé neuf mois, de qui il a pris ce petit corps qui couvre
la splendeur de la Divinité, comme un voile qui nous cache le vrai Sanctuaire ?
C'est un silence opéré par le silence de Jésus qui imprime ce divin effet
en sa Mère, et qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa
divinité toute parole et pensée de sa créature.
Aussi est-ce une merveille de voir que tout le monde parle et que Marie ne
parle point. Elle écoute. Elle reçoit, offre et donne son Fils en silence !
Voilà l'état et l'occupation de la Vierge, voilà son exercice et sa vie au
regard de Jésus durant sa sainte enfance. »
P. de BERULLE, cardinal, 1575-1629
Opuscule 48, éd. Du Cerf, Paris
cité in mariedenazareth, en ligne
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