"En vain vous levez-vous de bon matin, et vous couchez-vous tard; Dieu en donne tout autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil." Ps 126-127
Qu'il soit vital de s'arrêter pour respirer et contempler, mais aussi pour dormir et refaire ses forces ne fait aucun doute. Mais les bien-aimés endormis nous enseignent autre chose encore, de l'ordre de l'abandon et du lâcher-prise. Et il ne s'agit pas uniquement de s'abandonner au sommeil (ce qui n'a rien d'évident quand mille préoccupations vous envahissent l'esprit). Quelque paradoxal que cela puisse sembler, il faut aussi parfois s'abandonner au travail. Non pour se laisser dominer par lui ou envahir par le stress, mais au contraire pour adhérer si profondément à la tâche du moment qu'on en oublie la contrainte du temps. Dans cette pleine adhésion à l'acte que nous sommes en train d'accomplir et au moment que nous sommes en train de vivre, dans cette totale présence au présent réside notre libération de la tyrannie du temps.
Il existe un abandon si profond à la tâche quotidienne qu'il équivaut à un désaisissement de soi et à un repos de l'esprit. Car à chaque jour suffit sa peine. et le lendemain aura soin de lui-même.
Katell Berthelot, protestante,
chargée de recherche au CNRS sur le judaïsme ancien à Jérusalem
in Panorama, juin 2012
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"On peut aller vite ou lentement, sans s'occuper du temps, parce qu'on ne fait que ce qu'on est en train de faire. Vous découvrirez alors qu'il vous est possible de prier en toutes situations."
Antoine Bloom, 1914-2003, évêque métropolite orthodoxe
cité par Panorama, juin 2012
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