7 septembre 2012

L'ESPRIT SAINT A UNE MISSION POUR CHACUN






Comme le don de l'Esprit est un don, il faut le demander humblement. Savoir qu’on ne l’a pas, et méditer longuement sur les pages de l’Évangile. Cette affinité, cette familiarité nous met alors en communion avec l’Esprit Saint, avec l’esprit du Christ qui va nous aider à choisir la chose juste. Beaucoup de gens aujourd’hui, croyants ou non croyants, ont très peur de choisir, de s’engager dans quelque chose de définitif. Ils ont du mal aussi à faire des choix libres, ils sont comme portés par les événements.
Je crois, avec saint Ignace, que l’Esprit-Saint a une mission pour chacun de nous. Cette mission évolue. En ce qui me concerne, ma mission cette année n’est pas la même que l’année dernière. À chacun de la découvrir et de la redécouvrir. Cela ne se fait pas par un exercice de parole, d’exhortation, d’explication, mais par la fréquentation de la Bible qui nous permet d’entrer dans le dessein de Dieu. Parce que la Bible nous met dans le monde de Dieu. La Bible et les Exercices spirituels nous aident à surmonter nos difficultés à choisir, et aussi à faire des choix libres pour nos vies.
[...]
L'évangélisation n'est pas simple. Je pense que c’est une question sur laquelle il faudrait discuter longtemps, parce qu’il y a des milieux qui sont comme clos, fermés à l’évangélisation : l’Inde, le monde musulman, le monde juif... Là, on peut difficilement proclamer l’Évangile. Mais évangéliser, ce n’est pas seulement proclamer, c’est aussi vivre l’Évangile. Et le faire circuler comme par contagion... Dans des milieux où l’hostilité à l’Évangile  est le résultat d’une histoire longue et pénible, on peut le manifester par des actes sans forcément le dire explicitement, d’une manière qui serait immédiatement réfutée ou rejetée. Il faut faire comprendre que l’Évangile est un bien pour la vie de toute personne. Quand je lis le sermon sur la Montagne, par exemple, je me demande bien en quoi ce texte est confessionnel. Il s’adresse à tout le monde. Certains textes s’adressent plutôt aux chrétiens, mais la plupart touchent des couches de l’âme qui sont en chacun : ne pas s’accaparer la gloire de ce que l’on fait ; ne pas accumuler les richesses dans ce monde ; pardonner... Cela concerne aussi les personnes qui ne croient pas en Dieu, des bouddhistes, des musulmans...
Les grandes valeurs ne sont pas celles qui sont très éclatantes, mais celles qui sont vécues dans le cœur, qui changent le cœur de l’homme. Et avec ce changement, tous les autres changements s’ensuivent. 


Cardinal Martini, 1927-2012, archevêque de Milan
cité par croire.com, en ligne

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