2 août 2012

VIVRE ENSEMBLE ET PARTAGER




Dans l'Église de la Nativité à Bethléem


Toutes les Églises chrétiennes ont Jésus pour Seigneur, mais parfois il semble qu'il y ait autant de Jésus que d'Églises! 
Je me souviens d' une fois où j'étais dans la toute petite chapelle  sous la basilique de la Nativité à Bethléem. Un prêtre orthodoxe disait la messe. Je priais là avec des pèlerins orthodoxes. À un moment, on passe un plateau avec des pains bénis (pas la communion). Quelqu'un me l'offre, mais un autre crie: "Non, pas lui; il est catholique."  Je sentais des vibrations de tension. Un peu plus tard, à l'insu des autres, une femme s'est approchée de moi et, avec beaucoup de bonté, a partagé son pain béni avec moi. Elle m'a beaucoup touché. 
Et combien de protestants ont souffert en se voyant refuser la communion au cours d'une Eucharistie catholique, sans explication? 
Des divisions existent toujours à l'intérieur de chaque Église et de chaque religion. Les uns voient leur Église comme une forteresse: les bons sont dedans, les mauvais dehors; l'autorité est souveraine. Les autres voient davantage la religion comme une source qui irrigue l'humanité, mais leur ouverture et leur écoute peuvent aussi amener une dissolution progressive de la foi. Ces deux tendances, qui peuvent paraître irréconciliables dans le coeur des humains, relèvent non seulement de la formation spirituelle et théologique, mais aussi de la psychologie des personnes. Chacun voit l'autre comme une menace. Les luttes entre ces extrêmes ont produit des catastrophes dans l'histoire.
Un pasteut pentecôtiste de Moscou  m'a dit: "Quand nous étions en prison, chrétiens de confessions différentes, nous étions unis.  Nous avons appris à vivre ensemble en prison, mais maintenant que nous sommes libres, nous ne savons pas comment gérer cette liberté." 

Jean Vanier, fondateur des communautés de l'Arche
in "Toute personne est une histoire sacrée", éd. Plon

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