Avec l’image de la lumière, l’Évangile nous indique un autre aspect de la
présence des chrétiens en ce monde. « Vous êtes la lumière du monde. On
n’allume pas une lampe pour la cacher mais pour la mettre sur le lampadaire
afin qu’elle éclaire toute la maison. De même que votre lumière brille devant
les hommes pour que voyant ce que vous faites de bien, ils rendent gloire à
Dieu votre Père qui est aux Cieux » (Mt 5, 14-16). C’est la réalité de nos
œuvres bonnes qui transforme notre vie en lumière.
La lumière de l’Évangile n’éclaire donc pas le monde parce que nous aurions
des moyens pyrotechniques plus efficaces, ou parce que nous occuperions mieux
le registre de la communication médiatique. Elle jaillit des œuvres bonnes des
disciples du Christ. Et si nous ne faisons pas ce bien auquel l’Écriture nous
appelle, la lumière du Christ restera invisible, même si nous allons crier sur
les places, à la télévision ou à la radio. Nous ne sommes pas envoyés d’abord
pour faire concurrence à d’autres messages publics, mais pour manifester
l’amour de Dieu dans ce monde. Nous savons que ce n’est pas « le prestige du
langage humaine ou de la sagesse » (1 Co 2, 1), ni notre force de conviction
qui fait briller nos œuvres bonnes. Elles brillent parce qu’à travers elles, se
manifeste la puissance de l’Esprit. Dès lors, si l’amour de Dieu est à l’œuvre
dans notre existence, même de manière modeste et cachée, alors la vie de
l’Esprit jaillira et on nous écoutera !
Dans le domaine de la vie familiale, nous ne devons pas négliger tout ce
qui peut être fait au plan de la vie sociale pour défendre les valeurs de la
famille. Mais la mission des familles chrétiennes est d’abord de vivre
concrètement ces valeurs, de « la réconciliation, l’acceptation mutuelle et la joie
de la vie donnée pour ceux qu’on aime » . La puissance de leur témoignage c’est
la force de leur exemple. C’est en cherchant d’abord à aider les chrétiens à
vivre la fidélité sans retour, l’accueil confiant de la vie, l’accompagnement
attentif des plus âgés ou des plus fragiles ou l’ouverture attentive à ceux qui
sont seuls que l’Église sera entendue et respectée.
Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris
Homélie du Congrès eucharistique international de Dublin,
12 juin 2012 (extrait)
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