Au début, presque rien. La parabole insiste sur la modestie du
commencement, sur le caractère presque imperceptible de la graine qui donnera
le grand arbre Ce « presque rien » contient tout. Ainsi dans notre monde : la
parole des croyants est comme perdue dans la cacophonie des discours, des
prises de position. L’Évangile nous fait comprendre qu’il n’y a pas à
s’inquiéter de cela : la parole fait son chemin. Le Royaume, secrètement, prend
toutes ses dimensions, occupe tout le terrain. Irrépressible.
Semer et dormir. Le semeur, en l’occurrence nous, n’a pas la maîtrise de la
croissance du grain. Cela nous dépasse, nous échappe. Quoi que nous fassions,
une fois semé, le grain fait son travail d’enfantement. Cela peut apaiser nos
soucis de voir ou de ne pas voir de résultats, nos inquiétudes à propos de ce
que nous pourrions encore faire ou éviter. Nous nous comportons le plus souvent
comme si nous étions seuls au travail, comme si Dieu ne faisait rien. Or nous
avons à agir, certes, mais comme si Dieu faisait tout : nous faisons l’œuvre de
Dieu, l’œuvre que Dieu fait.
Jésus parle en paraboles : contrairement à d’autres
textes des Évangiles, la parabole est un procédé destiné à faire comprendre la
Parole. Il y a, dans ces phrases, l’écho de la tendresse de Dieu en face de
notre faiblesse.
Marcel Domergue, jésuite,
Commentaire sur Marc 4, 26-34, Parabole du semeur et du grain de sénevé
pour "croire.com"
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