"Le Royaume de Dieu est à l'intérieur de vous" (Luc, 17, 21). Jésus incite ses disciples à aller vers eux-mêmes, à chercher Dieu et la vérité au plus profond de leur coeur et de leur conscience. Sans pour autant nier l'importance du rite collectif, Jésus le relativise en montrant que l'essentiel est ailleurs: le véritable temple, c'est le for intérieur de l'être humain, son coeur et son esprit où il rencontre Dieu. Et c'est en écoutant la voix intérieure de sa conscience éclairée par l'Esprit de Dieu qu'il agira de manière vraie, juste et bonne.
Aussi précieuse soit-elle, la politique ne sert à rien si elle ne permet pas à chacun, par ce cheminement personnel, de sortir de l'esclavage le plus profond qui soit: le péché. Ce mot est tellement connoté qu'il est difficile d'entendre ce qu'il signifie dans la bouche de Jésus qui en donne une seule définition: pécher, c'est se couper de Dieu, c'est agir en dehors de l'amour et de la vérité.
Il est venu montrer que ce n'est pas par peur de l'enfer qu'il ne faut pas pécher, mais par peur de faire son propre malheur et le malheur d'autrui en s'éloignant de Dieu. En somme c'est par amour qu'il convient d'éviter le péché, et, après avoir longuement cheminé, après avoir fauté et s'être relevée, l'âme n'est même plus tentée par le péché, car elle a appris à en reconnaître la nature nuisible. Cette formation n'est pas seulement morale, elle s'acquiert aussi par la foi et par la grâce divine qui instruit tout être humain en son propre coeur.
Frédéric Lenoir, philosophe et directeur du magazine "Monde des religions"
in "Socrate, Jésus, Bouddha, trois maîtres de vie"
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