Croire en Dieu signifie entrer de plain-pied dans une histoire, dans l'histoire où survient sur ma route le "prochain", c'est-à-dire le premier venu imprévisible, avec la tendresse mais aussi la violence dont il est capable. C'est accepter de se laisser transformer par l'histoire qui me survient, que je n'ai pas choisie et qui est une histoire avec l'autre homme.
Les deux mots de charité et de justice sont ici essentiels. Ils disent une activité réelle, concrète, bien sûr, mais aussi une attitude: non pas la mainmise sur le prochain, dans une sorte d'activisme, mais l'impossibilité de passer outre son regard, sa demande ou simplement ce qu'il est, un autre homme, "mon prochain comme moi-même". À la fois est ainsi lié indissolublement un commandement d'aimer "Dieu et ton prochain comme toi-même".
Un critère de vérité est ainsi donné.
Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions
in "Dieu au présent"
cité par la Formation Diocésaine des Laïcs, Nîmes, 1995
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