1 juin 2011

"LA DÉVOTION MARIALE?"



La Vierge Marie s'écrie dans le Magnificat "Toutes les générations me diront bienheureuse", et c'est exacrement ce qu'elles ont fait et feront jusqu'à la fin.
La dévotion mariale est un précieux indice de disposition à la douceur, à l'humilité, et en même temps un signe indubitable de cette bienveillance divine qui s'étend, certes, à tous les humains mais qui, là, est particulièrement visible.
La dévotion à Marie, parfois qualifiée de "mariolâtrie", n'est pas le fait d'une religiosité mièvre ou débile; elle tenait une place considérable dans la spiritualité de Maximilien Kolbe, qui donna sa vie pour un autre à Auschwitz, et elle est prônée par Jean-Paul II, qui n'est ni un faible, ni un sentimental apeuré.
Les grains du chapelet sont les grains de blé d'une moisson qui lève ailleurs. Cette prière insistante est proche du langage répétitif de la louange, chère aux mystiques. Dédiez le premier grain à une personne, et il s'en présentera aussitôt après une autre à votre esprit, puis dix, puis vingt, et vous aurez la preuve que votre prochain a grand besoin de votre prière.
Si les images pieuses ne sont pas réussies, les photos de famille de nos albums ne le sont pas toujours non plus. Il faut y voir la beauté secrète des sentiments que le coeur a placés en elles.
L'Annonciation, la naissance virginale de Jésus, etc., ne sont pas des spéculations mais des mystères qui éclairent toute la suite de l'Évangile. Éteignez ces lumières et l'Évangile ne sera plus qu'un recueil de maximes et de vaines promesses.

André Frossard, 1915-1995, écrivain catholique, de l'Académie Française
in "Dieu en questions", 1990

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