Le vrai visage de Dieu nous est enfin livré, la voix de Dieu se fait entendre, qui se réalisent dans cette "condition humaine" de Dieu, dans celui qui a pris pour de bon un visage humain, un cœur humain, des entrailles humaines. Le vieux rêve de "voir Dieu" cesse alors d’être une tentation mortelle.
Et ce Dieu qui avait parlé tant de fois "dans les prophètes" parle aujourd’hui "dans son Fils" (Hébreux 1,1). Il parle cet araméen vulgaire, dont nous ne pouvons reconstituer la teneur exacte, mais qui était compris des petites gens.
Jésus est homme intégralement. Il lui a fallu, il nous faut consentir à livrer jour après jour notre vie par amour. Alors, sortant de soi, on s’ouvre à la vie, la vie véritable qui est le don de Dieu.
Notre vie de tous les jours devient tout autre. Dieu ne prétend pas nous attirer dans un autre monde. Il nous rencontre au plus creux, au plus pesant de notre humanité, avec toutes ses fragilités et toutes ses lourdeurs. La vie de Dieu passe au cœur de toutes les opacités de notre condition charnelle. Dès lors, la voie qui nous est offerte vers le salut suit de bout en bout la logique de l’Incarnation. Il n’est plus rien en l’homme d’où Dieu doive être absent. La présence active à l’histoire et à la société, l’engagement de tous les jours dans la société séculière ne sont pas à reléguer dans le domaine profane. L’incarnation a aboli l’ancienne ligne de partage. Tout peut être sanctifié, tout peut avoir part à la sainteté de Dieu.
P. Joseph Thomas, jésuite
In « Les cahiers Croire »
croire.com, en ligne
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