"Des jours viendront où tout sera détruit"Luc 21: 5-11
J’en ai entassé des pierres que je regarde avec fierté. J’en ai bâti des choses pour me protéger de mes peurs, des aléas de la vie : une carrière, une famille, une maison confortable, un jardin bien soigné, des amis, des relations. Tout cela est rassurant, mais est-ce réellement protecteur ? Jésus nous dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Il nous offre là une vision apocalyptique de notre monde, tout peut s’effondrer.
Et moi, qui ai tant cru en ces pierres, comment ne pas vaciller sur ce sol qui se dérobe ? Ma force viendrait-elle donc uniquement de ces protections ? Que faire ? Lâcher prise ? Se délester, accepter de laisser glisser quelques pierres, afin que surgisse une fissure, se rendre vulnérable pour que puisse s’engouffrer l’Esprit ? Qu’il puisse se glisser dans mes failles, mes blessures et venir occuper le vide, pour faire de moi une personne qui, bien que fragile, soit debout, solide, vivante.
Mon Dieu pourra demeurer en moi. Je serai forte de cet amour, emplie de sa présence, ancrée dans la confiance que j’ai en lui. Ma force viendra alors de l’intérieur et je pourrai faire face avec vaillance et calme « aux grands tremblements de terre et, en divers lieux, aux famines et aux épidémies, aux phénomènes effrayants qui surviendront, et aux grands signes venus du ciel ».
Dieu est mon roc.
Catherine Motte, Lille
Prierdanslaville.org
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La prière se présente comme un point d’appui fort et solide sur lequel je peux me tenir fragile mais debout. Dans le secret de la prière et de la foi découle la merveilleuse effervescence de la grâce.
Ceci requiert de chacun ce déplacement intérieur qui implique de trouver un autre point d’appui que nos certitudes et nos idées. L’errance – l’incertitude des événements et du temps – nous apprend à trouver ailleurs qu’en nous-mêmes la paix et l’équilibre. Pourtant ce décalage intérieur ne se fait pas sans un dépouillement parfois douloureux. Cette recherche d’un autre point d’appui que soi-même nécessite une pauvreté, une blessure, un consentement intérieur. La tentation est grande de colmater les brèches de notre cœur, là même où passe la grâce de Dieu. La plupart du temps, nos contrariétés et nos manques, nos fragilités et nos épreuves se chargeront de nous dépouiller et de maintenir cette aptitude à prendre appui sur Dieu. Les difficultés de notre vie sont l’occasion d’abandonner quelques sécurités illusoires et de découvrir sa présence et sa grâce.
Extrait du récent ouvrage de Maxence Bertrand, prêtre du diocèse de Lyon:"Compter sur lui."
Méditation MAGNIFICAT
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