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"Le suicide de Judas", basilique de Vézelay |
La miséricorde est la plus forte
Nous sommes taraudés par un grand tabou, le suicide des prêtres. Il arrive qu’un jeune prêtre plein d’espérance se donne la mort un soir d’insupportable solitude, souvent parce qu’il a été calomnié. Nous n’en parlons guère. Mauriac aurait-il était Mauriac si son jeune frère prêtre ne s’était pas tué ? Qui peut le dire ?
Ce que nous savons, et de source sûre, c’est que la miséricorde est plus forte que le crime. Le pape François l’a exprimé magnifiquement en commentant le chapiteau de Vézelay sur lequel on voit Judas pendu, mais aussitôt repêché par le Christ qui le prend sur ses épaules. "Cela me console de voir ce chapiteau de Vézelay, disait Francois : comment finit Judas ? Je ne sais pas. Jésus profère de fortes menaces : “Malheur à cet homme-là par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux eut valu pour cet homme de ne pas naître.” Mais cela veut-il dire que Judas est en enfer ? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j’entends la parole de Jésus : “Ami.”" Comme nous avons aimé le pape Francois pour des paroles comme celle-ci ! Entre le pont et l’eau, il y a la miséricorde de Dieu, disait le curé d’Ars à la veuve du suicidé, la "douce miséricorde de Dieu", comme disait Bernanos qui reprocha si amèrement à Zweig de s’être donné la mort, Zweig qui, parce qu’il était écrivain, possédait un si grand pouvoir sur l’espérance des autres.
Xavier Patier, écrivain
fr.aleteia.org
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