« Aussi radical que soit le mal, il n'est pas aussi profond que la bonté. »
Examiner ce qui se passe en soi, mettre des mots dessus, c'est un premier pas dans la vie spirituelle. Cette pratique rejoint « l'ouverture du cœur » des moines orthodoxes à leur père spirituel : le moine dit les pensées qui habitent ses jours et ses nuits.
Dans l'épreuve, il est dangereux de rester seul. Gabriel Mouesca, 56 ans, militant de la cause basque dans les années 1980, a passé dix-sept années en détention. Il sait ce qu'il doit à d'autres présences : « J'ai fait quatorze établissements pénitentiaires. J'y ai toujours rencontré des hommes et des femmes porteurs de lumière : instituteurs, personnel médical, aumôniers », se souvient-il.
Mais comment cet homme, habité par un profond idéal de justice, a-t-il tenu dans le terrible univers carcéral ? « Je n'ai jamais versé dans la haine, affirme-t-il. Parce que j'ai toujours su que j'étais aimé par ma famille et mes amis, et j'ai continué à aimer. » Et puis, dans ce lieu de toutes les tentations, Gabriel s'est appuyé sur sa foi : « Tous les matins, je lisais l'Évangile du jour. C'était ma source d'énergie pour lutter contre ce que j'allais rencontrer dans la journée : le mensonge, les rapports de force, la violence symbolique ou physique. »
Gabriel est sorti plus fort de l'épreuve. Il est aujourd'hui acteur du processus de paix au Pays basque. Le philosophe Paul Ricœur (1913-2005) l'a dit : « Aussi radical que soit le mal, il n'est pas aussi profond que la bonté. »
Christophe Chaland, journaliste pour Le Pèlerin
« Comment vaincre le mal pendant le Carême ? «
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire