7 mars 2024

DU DISCERNEMENT

 



Il faut apprendre à dire  je et à l’affirmer

Le cléricalisme dénoncé constamment par le pape François est une tentation, non seulement pour les abuseurs, mais aussi pour chacun : il est tellement facile de se laisser convaincre d’abandonner son discernement, de renoncer à choisir soi-même, de se confier à un autre pour ses choix essentiels. Il est tellement rassurant de suivre quelqu’un qui sait ce qui est bien pour vous, quelqu’un qui vous dit ce qu’il faut faire, qui sait ce qui est la « volonté de Dieu » ! Il est tellement difficile de dire « non ! », « arrière, Satan ! ».

Le petit enfant commence par dire « non » et c’est ainsi progressivement qu’il apprend à dire « je ». La vie n’est pas de rester dans une matrice tiède où baignent des clones indifférenciés. L’uniformité est le contraire de l’unité. L’appel à l’humilité peut être suspect. Les dominants ont intérêt à voir les autres régresser. 

Il faut apprendre à dire « je », et à l’affirmer, que cela plaise ou non. Je suis, et je serai. « Moi, je suis, ego eimi ! » C’est ainsi que Jésus se présente au groupe de soldats qui viennent l’arrêter. C’est ainsi que Dieu révèle son nom à Moïse dans le buisson ardent. Puisque tu es fils ou fille de Dieu, tu es appelé à dire toi aussi « je ». La tentation serait d’y renoncer. « Je suis », « je veux » est la condition pour dire, comme saint Pierre à la résurrection, « je t’aime ».

Soeur Marie Monet, dominicaine

Carême dans la ville

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