Sur les eaux instables de l’existence le Seigneur est là.
Les disciples se terrent dans la barque battue par les vagues. Jésus vient vers eux en marchant sur les eaux. (…) Pierre s’écrie : « si c’est toi, ordonne-moi de venir jusqu’à toi. » Guidé par l’appel de Jésus, Pierre sort de sa peur. Tant que cet appel résonne en lui, il ne coule pas.
La souffrance, la maladie, la pauvreté d’autrui frappent ma vie comme des vagues. Ne vont-elles pas me submerger ? La solidité de ce que j’ai construit résistera-t-elle à la précarité de l’existence ? J’ai peur de chavirer à mon tour. Je peux vouloir traverser ces turbulences que la vie des autres provoque dans la mienne. Mais à trop me garder au sec, je vais me terrer dans ma barque, comme les disciples, et me laisser enfermer par la crainte. Elle me conduit à un profond recul devant le désarroi d’autrui : qu’il ne me déstabilise pas !
Pourtant, dans la fragilité d’autrui résonne l’appel de Jésus. L’ai-je écarté lui aussi ? Si je veux y répondre, je devrai m’avancer avec autrui sur les eaux instables de l’existence. Le Seigneur est là. Dans nos efforts parfois éprouvants pour répondre à la détresse d’autrui passe « le murmure d’une brise légère ». Comme pour Elie, comme pour Moïse et Abraham, le Dieu fidèle, le Dieu de vie est avec nous dans l’épreuve.
Méditation sur Mt 14, 22-33
Père Régis Grosperrin, assomptionniste
La Croix 11/08/2023
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