QU‘AS-TU QUE TU N‘AIES REÇU ?

 

Le vrai grand cadeau, c’est la gratitude.

„Soyez reconnaissants“, „rendez continuellement grâce“, „réjouissez-vous toujours“, n‘a cessé de marteler l‘apôtre Paul. „Comptez les biens de Dieu sans en oublier aucun.“ À ce stade, la gratitude était la pièce maîtresse de mon éducation, mais je n‘en avais pourtant pas encore saisi l‘essence. 

Des années plus tard, j‘ai été stupéfaite de constater que, d’après de nombreuses études scientifiques, la pratique de la gratitude est bonne pour la santé physique, mentale et relationnelle. La sagesse millénaire des écrits bibliques n‘était donc pas tant que ça à côté de la plaque, dans un monde où, tandis que l‘immense majorité d‘entre nous a largement assez pour vivre, les troubles anxieux et dépressifs font plus de ravages que jamais.

Nous n’avons pas appris à voir le ciel rose du matin, ni les écureuils dans les pins, ni les feuilles dorées qui tombent sur les pavés de l’avenue. Nous avons des yeux, mais qui ne voient pas la prise qui alimente la cafetière en électricité, ni le robinet qui permet de remplir le réservoir de ladite cafetière, ni le café chaud qui en sort pour nous donner le courage d’attaquer notre folle journée. Des cadeaux, il y en a tout autour de nous. Mais parce que nous nous habituons à tout, même au bonheur, nous finissons toujours par nous en lasser. Tout change lorsque nous comprenons ceci: le vrai grand cadeau, c’est la gratitude.

La gratitude, ce n’est pas de la politesse. C’est une émotion qui se cultive et qui a le pouvoir de guérir notre corps, notre coeur et nos relations - notre cerveau étant tellement bien fait qu’il ne peut pas se connecter en même temps à la gratitude et au ressentiment. „Qu’as-tu que tu n’aies reçu ?“ La capacité même à éprouver la gratitude m’a été donnée. Et c’est le cadeau par excellence.

Hélène Bonhomme, fondatrice du site fabuleuseaufoyer.com

panorama novembre 2022

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L’art de s’émerveiller suppose de s’arrêter en silence, de prendre le temps de la contemplation. C’est aussi savoir saisir le beau dans l’instant, puis transformer ce moment éphémère de ravissement en un état spirituel d’émerveillement. C’est s’éloigner de plus en plus de la vulgarité et de la vanité pour privilégier la recherche de la beauté et la gratitude. Comme l’écrit le prêtre et philosophe Maurice Zundel, il y a « un autre moi possible que le moi viscéral, possessif, égocentrique, il y a un autre moi qui est un moi oblatif ». Et le poète d’ajouter :  « C’est l’émerveillement qui nous fait décoller de nous-mêmes et nous suspend à cet Autre en qui notre admiration se repose ». 

Aliénor Strentz, fondatrice du blog « Chrétiens heureux »  docteur en ethnomusicologie et formatrice pour adultes.